Demande quelle est
ma vertu et non
ma couleur de peau.
Proverbe arabe
Mesure la profondeur de l' eau avant de t'y plonger.
Proverbe arabe
N° 435
Les Opérations Extérieures
: Golfe Persique et Golfe d'Oman
La guerre du Golfe 1990-1991
Situation antérieure au conflit
L’Irak, pays d’Asie occidentale, comptant un peu plus de quinze millions d’habitants, riche du produit de ses champs pétrolifères, était une puissance militaire de premier plan, lorsque le 17 septembre 1980 son président, Saddam Hussein, décide de lancer une offensive contre son voisin l’Iran, dans le but de récupérer le Chatt el Arab, le Khouzistan iranien et réduire la révolution islamique instaurée le 1er avril 1979 par l’ayatollah Khomeiny.
Mais l’Iran, qui dispose d’une population de quarante cinq millions d’habitants, va, bien que très affaibli depuis le départ du chah, résister avec acharnement et ce qui devait être une offensive-éclair se heurte à une surprenante contre-offensive iranienne ; le conflit devient une guerre de tranchées de huit longues années, qui va peu à peu appauvrir l’Irak en réduisant ses revenus pétroliers, et affecter son économie.
Sur le plan humain, des centaines de milliers de combattants irakiens (et autant dans le camp iranien) laissent la vie dans ce conflit meurtrier. Sur les instances de l’ONU, un traité de paix est signé le 20 août 1990 entre les deux belligérants.
Entre-temps, Saddam Hussein n’a pas attendu la signature de ce cessez-le-feu pour lancer, dès le 2 août 1990, une nouvelle invasion, cette fois contre le Koweït, autre pays voisin qui compte 1.700.000 habitants, qu’il veut annexer, afin de s’emparer de ses richesses pétrolières et s’octroyer une plus grande ouverture maritime sur le golfe arabo-persique.
La résistance de l’armée koweïtienne est faible, et les troupes irakiennes occupent très vite le pays; l’ONU condamne l’invasion et un ultimatum est lancé à Saddam Hussein qui n’obtempère pas et prend en ‘’otages-boucliers’’ les Occidentaux présents au Koweït…
Tempête du Désert (Desert Storm)
De nombreux pays se mobilisent contre l’Irak et, conformément à la résolution de l’ONU, l’opération Desert Storm (Tempête du désert) est engagée le 17 janvier 1991 à 1h du matin. Elle commence avec des bombardements stratégiques sur l’Irak, qui détruisent son aviation, ainsi que ses installations nucléaires, chimiques et électriques et de nombreux ouvrages routiers.
Puis, les coalisés lancent une puissante attaque terrestre contre l’armée irakienne désormais privée de couverture aérienne; c’est un déluge de feu qui s’abat sur les 700.000 soldats irakiens, pour la plupart réservistes, qui se trouvent affrontés aux 700.000 hommes de la coalition internationale.
L’armée irakienne n’utilise aucune des armes chimiques dont elle dispose mais envoie des missiles Scud sur l’Arabie saoudite et sur Israël ; la plupart sont détruits en vol. Ses chars sont des proies pour l’aviation coalisée. Très vite, les redditions irakiennes se multiplient ; d’immenses colonnes s’enfuient par la route de Bassorah, où elles sont détruites, parfois massivement, avec l’emploi des bombes ’’fuel air explosive’’.
Le 26 janvier 1991, le Koweït est libéré par les troupes britanniques tandis que les forces américaines et françaises ont progressé jusqu’à 300 kilomètres à peine de Bagdad.
Ce qui reste de l’armée irakienne se retire au-delà de la frontière et c’est le cessez-le-feu, qui intervient le 28 janvier 1991 à 9h du matin.
Groupe de combat du 3e RIMa
dans une rue d'Al Salman. ECPAD
Participation française à la guerre du Golfe
A partir du mois d’août 1990, dans le cadre de la mission reçue de l’ONU, la Marine nationale française a fait intervenir plus de trente bâtiments – porte-avions, croiseur, porte-hélicoptères, près de 7000 marins et trois commandos marine, avec pour missions l’application de l’embargo et le transport des hommes et du matériel.
En septembre 1990, les unités d’hélicoptères de combat sont en Arabie saoudite.
En janvier 1991, l’aviation française participe aux bombardements stratégiques.
En février 1991, la Division Daguet est à pied d’œuvre, avec 14.000 hommes, légionnaires, parachutistes, marsouins, bigors et soldats de l’infanterie, participant directement à l’offensive terrestre qui aboutit à la libération du Koweït.
Guerre du Golfe - 1991 -
Soldats français en action Photo ECPAD
Dans ce conflit, la France aura mobilisé près de 20.000 hommes.
L’action de la Division Daguet a permis la destruction ou la récupération de plus de 100 véhicules militaires blindés ou non, 60 canons et obusiers, divers armements (mortiers, bombes, RPG 7, mitrailleuses, fusils d’assaut), des centaines de tonnes de munitions de divers calibres, ainsi que la destruction complète de la base aérienne d’As Salman.
Section de mortiers de 120 mm en action
dans le désert d'Irak. ECPAD
Les pertes humaines
La guerre du Golfe a coûté 235 morts aux troupes de la coalition, mais dans ce chiffre ne sont pas compris les blessés, ni les militaires victimes de diverses pathologies développées après leur retour, connues sous le nom de ‘’syndrome du Golfe’’, et qui affecteraient plusieurs dizaines de milliers de combattants.
Du côté irakien, c’est un carnage : on dénombre près de 150.000 tués et 300.000 blessés, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de civils.
Assurée d’avoir le bon droit avec elle, et de combattre pour une juste cause, accompagnée d’un soutien médiatique soigneusement contrôlé, d’une ampleur extraordinaire, la coalition internationale a fait payer extrêmement cher à l’infortunée armée irakienne, l’agression du Koweït et les visées expansionnistes de Saddam Hussein.
Et ses épreuves sont loin d’être terminées…
Une sélection de quelques sites, textes ou photos...