Demande quelle est
ma vertu et non
ma couleur de peau.
Proverbe arabe
Mesure la profondeur de
l' eau avant de t'y plonger.
Proverbe arabe
Les Opérations Extérieures
: Golfe Persique et Golfe d'Oman
Les conflits du Tchad
JOURNAL de Liaison des ANCIENS de la CPIMa
Editorial du 1er - Juin 2000
Peu ou prou, quarante ans nous séparent de l'épopée de la 6°CPIMa au Tchad. Ce fut son apothéose, posture qui comme chacun sait préfigure la ruine prochaine. Les Néogaulois que nous sommes devenus et en premier lieu les princes qui nous administrent prennent presque toujours un malin plaisir à casser l'outil le plus performant de leur panoplie. Ils agissent à la manière de ces gosses gâtés qui, au soir de Noël, expédient à la poubelle les cadavres de jouets qu'ils reçurent le matin même et espéraient depuis des semaines...
Ces vérités premières rappelées, toute honte bue, il n'empêche :
Nous serions mesquins de céder à l'amertume.
Nos pages de gloire furent écrites non point au nom de grandes envolées lyriques mais en celui de notre idéal parachutiste et de notre fraternité d'armes.
Ceci peut choquer les puristes, mais comme dit l'adage : « il n'y a que la vérité qui blesse ». Donc, je persiste et signe.
Au soir de Bedo, le premier ministre de l'époque dont l'histoire oubliera le nom par charité chrétienne, déclara aux journalistes sur le perron de Matignon:« ce sont des engagés ». Par là il souligne le microcosme des élites, sans grands égards pour ce peuple dont sont issus nos paras tués. Ce premier ministre insinuait-il que le sang versé de professionnels parfois colorés, n'avait pas la même valeur que celui épargné des petits gars du contingent ?
Après tant de temps passé, essayons d'y voir clair.
L'engagement de la CPIMA au Tchad fut voulu et initié par le général De Gaulle.
Il fut subi, donc mal poursuivi, par ses successeurs, dont le but inavoué était de s'en dégager au plus vite, tout en niant cette peu gratifiante manip. Pour eux, la vocation ultramarine de la France était à sacrifier sur l'autel du Mitteleuropa. De surcroît, on voulait oublier qu'après la défaite peu reluisante de 1940, le gant avait été relevé de manière magistrale par nos soldats de l'empire.
Ce fut tout le sens du message fort que le général tchadien Doumro, ancien sous-officier de la coloniale, ce dont il était fier, nous délivra en cet automne 1970 à la popote de Zouar « nous vous avons aidé à ne pas mourir, vous nous aider à naître ».
Merci capitaine Alexandre, de vous dévouer et par là, vous sacrifier à ce noble devoir de mémoire. Recevez toute notre gratitude. Nous autres, les devenus passifs avec le temps qui passe, évitons les états d'âme de la nostalgie, voire des frustrations du manque de reconnaissance de la Nation à notre égard. Dans ses périodes médiocres, la France préfère toujours ceux qui geignent à ceux qui gagnent. N'entrons pas dans ce jeu stérile.
« Les parachutistes de la 6°CPIMa, dans la tradition des grognards de Napoléon et des poilus de 14-18 furent tout simplement mais avec panache, de vrais soldats ».