L'insigne des blessés de guerre présente quelques particularités.
Nul ne conteste que les blessés au combat qui ont été marqués dans leur chair, méritent reconnaissance.
Si l'on se réfère strictement aux textes anciens, un blessé militaire devait arborer une petite étoile émaillée, de couleur rouge, agrafée sur le ruban de la médaille commémorative du conflit au cours duquel la blessure a été reçue.
Cela n'était pas très valorisant, d'autant que les médailles commémoratives voient déjà, généralement, leur ruban orné d'une large barrette métallique mentionnant le conflit correspondant.
Un insigne spécifique avait donc été créé, comme toutes les décorations, il est constitué d'un ruban auquel est suspendue une grande étoile rouge, à cinq branches, sur un champ d'or, de forme circulaire.
Le plus souvent, c'est cet insigne spécifique, non officiel mais mieux représentatif, qui était porté, tant par les blessés militaires, que par les blessés de guerre, civils, la couleur étant toutefois différente, pour ces derniers.
Cet insigne est désormais officiellement une médaille depuis la publication du décret n° 2016- 1130 du 17 août 2016 relatif à la médaille des blessés de guerre. Cette médaille témoigne de la reconnaissance de la Nation aux militaires blessés à la guerre ou à l'occasion d'une opération extérieure.
2. Textes
législatifs et réglementaires
2.1 Les textes régissant l'attribution de l'ancien insigne des blessés sont :
• Le décret du 27 juillet 1916, instituant l'insigne des blessés militaires.
• Le décret du 1er juillet 1918, instituant l'insigne des blessés civils.
• L'article R46 du Code de la légion d'Honneur, assimilant les maladies contractées par les résistants déportés, à des blessures de guerre.
• La loi n° 52- 1244 du 8 novembre 1952 réglementant le port de l'insigne des blessés de guerre. (abrogée)
2.2. Le nouveau texte est inclus dans le Code des Pensions Militaires d’Invalidité et des Victimes de Guerre
Articles D. 355-14 à D. 355-18.
3. Titres
et justificatifs
Ont droit au port de la médaille des blessés de guerre :
1 ° Les militaires atteints d'une blessure de guerre, physique ou psychique, constatée par le service de santé des armées et homologuée par le ministre de la défense ;
2° Les prisonniers de guerre blessés physiquement ou psychiquement au cours de leur détention.
Chaque blessure supplémentaire est matérialisée par une étoile émaillée rouge vif sur le ruban de la médaille, Les blessures sont matérialisées sur la barrette par autant d'étoiles que celle-ci peut en contenir.
Le certificat d'homologation peut être demandé aux autorités détenant les pièces matriculaires de l'intéressé.
La demande d'homologation de la blessure doit être étayée par des justificatifs, tels que des extraits de registres d'hôpitaux, des rapports de l'unité, ou encore, des témoignages écrits des personnes qui se trouvaient sur place au moment des faits.
Il n'existe aucune date de forclusion en la matière : le certificat d'homologation peut être demandé et obtenu, plus de 30 ans après les faits considérés, dans la mesure où ceux-ci peuvent encore être établis.
Le droit au port de la médaille des blessés de guerre n'est pas subordonné à une remise de celle-ci
La médaille des blessés de guerre se porte, après la médaille commémorative correspondante du « conflit» au titre duquel la ou les blessures ont été reçues.
Une blessure de guerre homologuée, ou dûment officialisée, est considérée comme un titre de guerre privilégié pour les candidats à la Légion d'honneur, à la médaille militaire ou à l'O.N.M., et ce, sans condition d'ancienneté de service.
Ainsi, sur ce plan, on constate qu'une blessure de guerre peut avoir la même importance qu'une citation à l'ordre de l'armée, ce qui est, tout bien considéré, une compensation de nature à mettre un peu de baume, sur la blessure.