Permettez à un combattant volontaire et à un sympathisant, de s'adresser aussi directement à l'homme politique et au futur président de la République que vous êtes. Les circonstances m'en font un devoir.
Mon propos est d'attirer votre attention sur une injustice criante qui est faite aux combattants volontaires ayant servi en "Opérations Extérieures": les OPEX, combattants dont le volontariat continue à être ignoré par notre administration.
Depuis plus de cinq années, nous avons introduit requête sur requête, enregistré en réponse des avis favorables, et reçu bien des paroles encourageantes, y compris de Madame le ministre de la Défense, mais pour autant, aucune mesure concrète n'a été prise.
Notre requête est pourtant simple :
Afin de récompenser le volontariat de ceux des combattants des OPEX qui remplissent les conditions requises, il convient de créer une croix du combattant volontaire avec barrette OPEX. Certains de nos camarades, qui ont combattu à Suez en 1956, ou au Tchad, en 1968-1970, pour ne citer que ces deux conflits armés, sont aujourd'hui sexagénaires et attendent de voir leur engagement enfin honoré comme il l'a été pour les combattants volontaires des conflits antérieurs, de la guerre 1914-1918 à celle d'Algérie.
Je tiens à faire observer que cette mesure d'extension, qui ne concerne que quelques milliers de soldats, marins, aviateurs, gendarmes, ayant combattu sans y être contraints par les nécessités du service, ne coûtera rien à l'Etat français car aucune pension ou autre avantage matériel n'est attaché à cette décoration. Et pourtant, par suite d'un très long et inadmissible blocage administratif, rien n'a été fait. Cette situation a créé un sentiment très vif d'incompréhension, puis d'amertume, qui aura prochainement des conséquences. Ce sentiment engendre inévitablement, et c'est plus grave encore, une perte de confiance dans nos institutions et dans notre administration, par ceux-là même qui, en faisant beaucoup plus que leur devoir, ont bien mérité de leur patrie.
Ces sentiments affectent non seulement les futurs récipiendaires, mais aussi ceux des volontaires des générations du feu antérieures, et au-delà, l'ensemble du monde combattant qui souhaite ardemment voir l'engagement de nos jeunes camarades enfin reconnu. Il faut savoir que la FNCV est la deuxième composante de la Fédération André Maginot, forte de 350.000 adhérents, qui a elle aussi, déjà exprimé la même requête, sans résultat tangible.
Monsieur Sarkozy, en tant que candidat à la présidence de la République, vous êtes porteur de nos espérances. C'est pourquoi, au nom de tous ces combattants volontaires qui sont l'honneur de la France, je vous demande de nous faire un signe et, avec la clarté de langage que nous vous connaissons, de vous exprimer à ce sujet. Le moment est venu de transformer la déception et l'amertume en reconnaissance et peut-être même, en enthousiasme.
Je me tiens à votre entière disposition et à celle de votre chargé de communication afin de vous fournir toutes les précisions que vous pourriez souhaiter, formaliser et officialiser la présente démarche, et définir ensemble un certain nombre de modalités sur ce sujet dont l'intérêt et l'urgence ne vous échapperont pas.
Avec tous mes remerciements pour la bienveillante attention que vous voudrez bien accorder à la présente,
Je vous prie d'agréer Monsieur le président, l'expression de ma haute considération.