Souscrivez à l'emprunt de la Libération! 1918
Paris - Musée de l'Armée
Traitez les brutalement ! Rejoignez les chars! Auguste Hutaf - Paris - Musée de l'Armée
N°437
Armée
de Terre : Arme Blindée - Cavalerie
Les
chars de combat
Historique
Les
chars de combat modernes sont nés durant la guerre
1914-1918.
L'ampleur, la durée du conflit, et le type de combats auxquels se trouvaient alors affrontées les troupes françaises conduisirent l'état-major à envisager la création d'une artillerie d'assaut qui serait utilisable dans le cadre d'une stratégie de rupture.
Le leitmotiv était qu'il fallait de vive force, percer le front ennemi tenu par l'infanterie, aussi on imagina une sorte de cuirassé terrestre, une grosse boîte en tôle épaisse se déplaçant sur chenilles armée d'un canon, capable de résister aux balles de fusil et de mitrailleuse, et ce fut le général Joffre qui, à partir d'un avant-projet élaboré sous les directives du colonel Estienne, décida de doter l'armée française de plusieurs centaines de ces engins.
C'est la société Schneider, en 1916, puis Renault, en 1918, qui en assurèrent la conception technique et la réalisation.
En fait, ces engins dont le blindage était insuffisant se révélèrent peu adaptés à une stratégie de rupture, aussi ils furent à cette époque, essentiellement utilisés au soutien des unités d'infanterie.
Dès sa réorganisation en 1919, l’Ecole de Saumur avait ouvert un centre d’instruction des automitrailleuses et s’orientera désormais vers le combat motorisé conformément aux directives du Conseil supérieur de la guerre qui porteront un premier programme de motorisation de l’Armée, chaque division comportant une brigade motorisée.
La première grande unité mécanique, la 1ère DLM, voit le jour en 1933. Des idées analogues sont développées par le colonel de Gaulle dans son ouvrage « Vers l’Armée de métier » publié en 1934.
La mobilisation générale de septembre 1939 permet ma mise sur pied, en métropole, de :
deux divisions légères mécaniques (DLM)
trois divisions de cavalerie (DC), dont chacune possède une brigade motorisée
23 groupes de reconnaissance de corps d’armée (GRCA)
89 groupes de reconnaissance de divisions d’infanterie.
Parallèlement les Chars de combat mettront sur pied
50 bataillons de chars de types divers (BCC)
à partir de janvier 1940, quatre divisions cuirassées de réserve (DCR)
C’est la 4ème DCR aux ordres du colonel de Gaulle, renforcée de l’essentiel de la 4ème DLM qui contre-attaquera du 17 au 19 mai, à Montcornet puis du 28 au 31 mai, au sud d’Abbeville. Malheureusement, mises sur pied beaucoup trop tard, et notoirement incomplètes, les DCR n’ont jamais pu atteindre ni le degré de cohésion, ni l’efficacité nécessaires
Au total, le plus grand facteur d’inefficacité, au cours de cette période, a sans doute été le fractionnement des blindés en deux Armes séparées.
En juillet 1940, le général de Gaulle, théoricien convaincu de l'arme blindée, crée, depuis Londres, la 1ere compagnie autonome de chars de combat des Forces Françaises Libres.
Après l’occupation de la zone libre en novembre 1942, c’est en Afrique du Nord que nous retrouverons les brillants instructeurs de l’Ecole d’application de Saumur, les généraux du Vigier,de Vernejoul et Leclerc. Ils y jetteront les bases du combat blindé. Avec l’acte de création officielle de « l’Arme blindée », en novembre 1942, et la renaissance, sur ces territoires, de l’Armée française, ils voient leurs idées triompher.
Pendant les huit années de la guerre d’Indochine et même si les opérations d’Algérie n’ont pas été de même nature, les combats et l’emploi des chars présenteront certaines similitudes en ce sens que l’adversaire n’a jamais été en mesure d’opposer de moyens blindés. Confrontés à la guérilla, les chars seront essentiellement employés à appuyer les actions de protection et de « pacification », ce qui se traduira par un large éventail de missions et d’éparpillement des unités blindées.