Les troupes de marine sont nées
en 1622, avec la création par le cardinal de Richelieu,
de compagnies embarquées à bord des navires,
ayant pour mission de participer aux abordages.
L’artillerie de marine, créée en 1692,
voit apparaître les canonniers embarqués et
ceux chargés de la défense des ports et arsenaux.
Puis, l’on voit les compagnies franches de marine
participer à la défense des colonies françaises
et en 1792, celles-ci sont formées en régiments
coloniaux d’infanterie.
Le 19 e siècle voit se confirmer la distinction entre
les soldats de l’infanterie de marine, les « marsouins » et
ceux de l’artillerie de marine, « les bigors ».
Les troupes de marine s’illustrent par leur défense
héroïque, à la bataille de Bazeilles,
durant la guerre de 1870.
L’appellation « troupes coloniales »,
ou familièrement la « coloniale »,
est donnée en 1900 aux formations de l’armée
de terre chargées de la défense des territoires
français d’outre-mer.
Les corps d’armée coloniaux sont engagés
durant la guerre 1914-1918 et combattent aux frontières,
en Champagne, sur la Somme, dans l’Aisne, à St-Mihiel,
aux Dardanelles, au Monténégro, et sur bien
d’autres fronts.
Au cours de la 2 e guerre mondiale, les troupes coloniales
apportent une contribution essentielle à la reconquête
du sol national avec la Résistance, les Forces Françaises
Libres venues d’Angleterre et surtout d’Afrique,
dans le cadre de la 2 e Division blindée (2 e DB),
de la 1 e Division de la France Libre (1 e DFL), de la 9
e Division d’infanterie coloniale (9 e DIC), pour ne
citer qu’elles.
Les troupes coloniales combattent ensuite, de 1949 à 1954
en Indochine, de 1954 à 1962 en Afrique du Nord, en
1956 en Egypte…
En 1958, dans l’esprit de la décolonisation,
les troupes coloniales abandonnent cette appellation et redeviennent
les troupes de marine, comme à leur origine. C’est
ainsi que le général Bigeard, l’officier
le plus décoré de l’armée française,
a eu le privilège de commander en Algérie,
alors qu’il était encore colonel, le 3 e régiment
de parachutistes coloniaux (3 e RPC), rebaptisé 3
e régiment de parachutistes d’ infanterie de
marine (3 e RPIMa).
En 1967, ces troupes, regroupant l’ensemble des unités
d’artillerie et d’infanterie de marine, deviennent
une arme. Il faut également souligner que les troupes
de marine s’enorgueillissent de compter parmi leurs
prestigieuses unités, le régiment d’infanterie
de chars de marine (R.I.C.M.) qui est le régiment
le plus décoré de l’armée française,
ainsi que plusieurs régiments parachutistes.
Soldats d’élite au passé glorieux, les
bigors et marsouins, composante essentielle de l’armée
de terre, participent aujourd’hui avec efficacité à toutes
les opérations extérieures (OPEX) à caractère
humanitaire, et celles ayant pour objet la défense des
populations civiles, (guerre du Golfe, Cambodge, Somalie, Rwanda…),
que ce soit dans le cadre d’actions multinationales ou
sous pavillon français.