Nouvel équipement de tir
de
l'armée
française
sur laSomme en 1916
source : ECPAD
Une unité de volontaires
de la Cavalerie
australienne,
au cours d'un bivouac,
devant Damas, Syrie, en 1918
British
World War Museum
Journaux et revues d'époque
Les
conflits : La première Guerre Mondiale
La
"Grande Guerre"
La
première guerre mondiale, qui se déroule
de 1914 à 1918, est un conflit d’abord européen,
qui connaît ensuite une internationalisation entre,
d’une part :
L’Allemagne et son alliée, l’Autriche–Hongrie,
auxquelles s’allient la Turquie et la Bulgarie, et
d’autre part :
La France, la Grande-Bretagne et ses
Dominions, la Russie, la Belgique, auxquelles se joignent
le Japon, l’Italie,
le Portugal et la Roumanie, ainsi que les U.S.A., la Grèce,
la Chine et divers Etats sud-américains.
L’attaque allemande
La guerre
commence en France par une offensive des divisions allemandes,
lesquelles, après avoir envahi la Belgique,
et soutenues par une puissante artillerie, déferlent
sur les provinces du nord avec pour objectif de « saigner »en
quelques semaines l’armée française,
au cours d’une guerre-éclair.
C’était compter sans le général
Foch et le courage farouche des poilus :
« Ils ne passeront
pas !»
Le général Foch, assisté des généraux
Joffre et Gallieni, et avec l’aide des troupes britanniques
et belges, réussit à stopper l’offensive
allemande sur l’Aisne et sur la Marne.
Un immense front de 750 kilomètres de longueur s’établit
alors de la Suisse à la mer du Nord. Des contre-attaques
sont tentées en Champagne et en Artois, sans autre
résultat que de causer d’énormes pertes
dans les rangs français.
La guerre change de visage et devient
une guerre d’usure : ils étaient partis la fleur
au fusil, pour une guerre « fraîche et joyeuse » ;
les soldats creusent des tranchées et s’enterrent,
vivent dans la boue, le froid, l’horreur quotidienne.
Des contre-offensives françaises et britanniques sont à nouveau
tentées en divers secteurs, sur la Somme, à Ypres, à Cambrai
; les percées se révèlent impossibles
et chaque tentative se solde par d’énormes pertes
humaines. Plusieurs divisions américaines viennent
renforcer le dispositif franco-britannique.
L’armée allemande,
en
violation
des conventions
internationales,
utilise des gaz asphyxiants au chlore,
l’ypérite
ou « gaz moutarde »,
et bombarde des villes
comme
Reims, y causant de
nombreuses victimes civiles.
« On les aura ! »
Au cours
de la bataille de Verdun, des dizaines de milliers d’obus s’abattent sur
les soldats, créant sur plusieurs kilomètres
carrés un paysage lunaire où toute vie est anéantie.
500.000 morts français et allemands seront dénombrés
sur ce seul champ de bataille apocalyptique…
Un obus dans la nuit...
Pendant
que se déroulent dans diverses contrées
du monde, les multiples campagnes de ce conflit planétaire,
sur le sol français, des noms comme Douaumont, Fort
de Vaux, le Chemin des Dames, la Tranchée des Baïonnettes,
l’Hartmannwillerskopf, la Somme, Hazebrouck, l’Argonne,
les Flandres, et tant d’autres, sont autant de hauts
lieux qui sonnent le glas de toute une génération
de jeunes Français, hachée par les obus, fauchée
par les balles, et marquent le sacrifice des jeunes volontaires
américains, canadiens, anglais, anzac, et toutes autres
nationalités, venus sur le sol de France pour y mourir..
Le courage d'un officier (volontaire, à n'en
pas douter),
entrainant ses soldats hésitants
Fossés du Fort de Douaumont
Mais ils sonnent aussi le glas de l’expansionnisme
germanique à l’Est, le « Drang nach Osten »,
car cette résistance héroïque a pour effet
de fixer sur le front de l’Ouest, la plus grande partie
de l’armée allemande.
Finalement, celle-ci est contrainte de battre en retraite
et la guerre se termine par la victoire des armées
alliées à la France et par la libération
de l’Alsace et de la Lorraine, qui étaient occupées
depuis 1871. Le drapeau français flotte à nouveau
sur Metz et Strasbourg.
Les pertes humaines
Le bilan humain de la guerre est catastrophique.
Le conflit qui a mobilisé plus de 60.000.000 d’hommes,
a causé la mort de 8.000.000 d’entre eux en
Europe. L’Allemagne a perdu 1.800.000 hommes, la Russie
autant, l’Autriche-Hongrie1.100.000, le Royaume-Uni
750.000, l’Italie 650.000.
Par rapport à sa population de moins
de 40.000.000 d’habitants, la France a payé le
plus lourd tribut à la victoire : elle pleure pour
sa part 1.400.000 morts et compte 2.800.000 blessés
dont 1.000.000 d’invalides, de mutilés, de gazés
et de ‘’gueules cassées’’.
Si au total, la France a mobilisé plus de 8.000.000
d’hommes, ses combattants n’étaient que
5.000.000. Cela signifie que 28 % de ceux-ci ont été tués
et plus de 50% blessés, la moitié d’entre
eux, deux fois….
Sur le plan démographique, la France mettra plus
de 30 ans à se remettre d’une telle hémorragie
et sur le plan moral, nul ne saurait sérieusement
contester que vingt ans après, au début de
la guerre 1939-1945, elle restait encore fortement meurtrie
et marquée par l’épouvantable conflit
précédent.
« Plus
jamais ça »
Ce devait être la « der
des der ».
C’est après la fin de la guerre
1914-1918 que la Croix du Combattant Volontaire a été créée
afin d’honorer les volontaires qui, sans y être
contraints par les nécessités du service, se
sont engagés dans un conflit extrêmement meurtrier, à l’issue
duquel, les combattants rentrés indemnes ne représentaient
plus qu’une
petite minorité d’entre eux.
Les tués et les blessés ont été si
nombreux que les survivants mettront de longs mois et parfois
des années, avant de redevenir psychiquement des civils
et de pouvoir retrouver le sourire ainsi qu’une vie normale.
Ils resteront à jamais marqués par leurs longues
et terribles épreuves.
Les survivants puisaient un certain réconfort
dans l’idée que cette guerre allait servir d’enseignement
au monde entier et qu’elle ne pouvait donc qu’être
la dernière des dernières, ‘’la
der des der’’ selon l’expression qui
fit florès à l’époque (« plus
jamais ça »…).
Ils ne pouvaient deviner que dans
les rangs de l’armée
qui battait en retraite vers l’Allemagne, se trouvait
Adolf Hitler, un obscur gefreiter de trente ans, et moins
encore imaginer qu’à peine vingt ans plus
tard, ce caporal à l’esprit revanchard étant
devenu le Grand Chancelier du Reich, leurs fils devraient à leur
tour prendre les armes, pour aller défendre le sol
de la patrie à nouveau envahi….