L’Irak a été créé en 1921, à l’issue de la première guerre mondiale, sur un territoire que l’empire ottoman avait dû abandonner. L’Irak englobe une partie du Kurdistan, région située aux confins de quatre pays : l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie.
De ce fait, les Kurdes qui comptent environ 25 millions d’habitants, dont 5 millions (en1991) vivent en Irak, sont séparés en zones dans lesquelles ils sont réduits à des minorités. Etant donné leur spécificité, leur relative homogénéité culturelle, une certaine conscience nationale, et le fait qu’ils s’expriment dans leur propre langue, de nombreuses actions autonomistes jalonnent leur histoire.
C’est ainsi qu’en 1962, les combattants indépendantistes kurdes, les Peshmergas, se révoltent et, à l’issue de divers affrontements, conquièrent une partie du nord du pays. Toutefois, durant la guerre qui oppose l’Irak à l’Iran, à partir de 1980, les Kurdes apportent leur soutien à l’Iran, ce qui suscite des représailles féroces de Saddam Hussein, lequel utilise contre eux ce qui reste de son potentiel militaire, et notamment des armes chimiques, provoquant la mort de plusieurs milliers de civils.
Au début de 1991, après la guerre du Koweït, un nouveau soulèvement des Kurdes entraîne une impitoyable répression de l’armée irakienne ainsi que la destruction systématique de leurs villages et de leurs biens. C’est l’exode. Pour fuir la vengeance de Saddam Hussein, les massacres, et la « terre brûlée » qu’est devenu leur pays, les Kurdes s’enfuient vers l’Iran, la Turquie, et certains d’entre eux jusqu’en Europe. Plus de deux millions de personnes, soit près de la moitié de la population du Kurdistan irakien, sont alors sur les routes, dépourvues de tout.
C’est en avril 1991 que l’ONU réagit sérieusement en condamnant l’agression irakienne contre les Kurdes et en adoptant diverses résolutions :
Il est exigé de l’Irak le libre passage de l’aide humanitaire aux réfugiés.
Interdiction est faite à l’armée irakienne de se trouver dans la zone de protection « Provide Comfort » créée au nord du 36 e parallèle.
Grâce à l’aide mise en place par les ONG, et aux garanties données par l’ONU, les exilés vont pouvoir regagner leur territoire dévasté. Leurs difficultés et leurs souffrances ne sont pas terminées, car il faut tout reconstruire. En outre, au cours des années qui suivent, le Kurdistan fédéré va connaître des dissensions et des affrontements armés internes entre partis kurdes, qui sont politiquement divisés.
Guerre du Golfe - 1991 -
Soldats français en action
Photo ECPAD
Le rôle de la France
A compter du 1 er avril 1991, et conformément aux résolutions 687 et 688 du Conseil de Sécurité, la France a participé, dans le cadre du dispositif « Provide Comfort », aux actions humanitaires destinées à secourir les populations fuyant le Kurdistan irakien.
Cette participation française s’est déroulée sous le nom d’opération Ramure, à la frontière iranienne, et Libage, à la frontière turque. L’effectif français a atteint plus de 2000 hommes, constitués notamment de détachements de troupes parachutistes, de l’infanterie et du train, avec le soutien de moyens aériens militaires.
Les soldats de la paix français ont ainsi effectué :
des largages de plusieurs milliers de tonnes de premiers secours, notamment de vivres, moyens sanitaires et couvertures aux centaines de milliers d’exilés affamés.
la création d’une zone de sécurité à l’intérieur du territoire irakien et la protection des réfugiés se trouvant dans celle-ci.
La France s’est retirée du dispositif international « Provide Comfort », à la fin de l’année 1996.
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