Le Liban, état du Proche-Orient de 10.400 kilomètres carrés, comptant 3.500.000 habitants (en 2004), a été, au cours de son histoire, le théâtre de nombreuses invasions et occupations étrangères.
Durant des siècles, Cananéens, Phéniciens, Assyriens, Egyptiens, Perses, Babyloniens, Grecs et Ottomans s’y sont succédé, donnant à ce petit pays qui cultive les valeurs de l’orient et de l’occident, des richesses spirituelles et matérielles d’une diversité exceptionnelle.
En 1920, la France se voit chargée par la Société des Nations, d’administrer le Liban, et ce mandat se poursuit avec succès jusqu’en 1943, année de l’indépendance.
A cette époque, le Liban trouve, entre les communautés maronite, sunnite, chi’ite, les Grecs orthodoxes, les Grecs catholiques et les Druzes, un relatif équilibre qui va durer encore un quart de siècle.
Mais Beyrouth va devenir un enfer
De graves affrontements vont alors se produire, ayant pour origine l’irruption, sur le sol libanais, de nombreux groupes palestiniens organisés et armés, réfugiés d’Israël et de Jordanie.
Les multiples conflits qui ensanglantent le pays se déroulent durant une période de plus de quinze années, de 1969 à 1986. Beyrouth, qui était un fragile ensemble pluriethnique, multiculturel et religieux, se transforme en chaos. Les populations libanaises voient s’affronter les fedayin palestiniens, les différentes fractions pro et anti-palestiniennes, l’armée syrienne, les milices druzes, chi’ites, sunnites, maronites, les phalanges, sans compter les nombreuses incursions de l’armée israélienne, en riposte aux attaques ayant pour base le sud du Liban.
Les dommages sont irréparables
Ces affrontements violents et prolongés ont infligé au Liban et particulièrement à sa capitale Beyrouth, des pertes humaines terribles et des dommages irréparables : 145.000morts, 200.000 blessés et 18.000 disparus…
Une grande partie du patrimoine historique a été irrémédiablement saccagée. Le pays s’est appauvri : les Libanais qui en avaient les moyens matériels se sont enfuis par dizaines de milliers, vers d’autres pays, pour protéger leurs vies et sauver leurs avoirs.
Depuis lors, un calme relatif s’est instauré au prix de la perte d’une partie de l’indépendance du pays, avec la prise de contrôle de l’armée syrienne sur le sol du Liban.
Le rôle de la France
La France a apporté sa contribution à la paix, notamment dans le cadre de la Force multinationale de sécurité à Beyrouth créée en septembre 1982 sur demande libanaise au Secrétaire général de L'ONU et dissoute en mars 1984 à la suite du double attentat contre les contingents français et américain. Elle fut remplacée par la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) sur place depuis 1978.
Elle a envoyé au Liban des éléments des armées de terre, de l’air, de la marine nationale et de la gendarmerie, chargés d’accomplir des missions diverses :
confirmer le retrait des forces israéliennes,
rétablir la paix et la sécurité internationales,
aider le gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région
Liban - Détachement français de la FINUL
Elle s’est également attachée :
à fournir une protection et une assistance humanitaires à la population locale
à limiter les conflits
à effectuer des patrouilles terrestres et établir des postes d’observation
à effectuer des opérations de déminage.
Le premier contingent militaire français de la FINUL a été envoyé au Liban en 1978, composé d’éléments de l’infanterie, du génie, du matériel et du train, et cette coopération pour la paix s’est poursuivie, avec le concours d’autres unités notamment aéroportées, chargées de diverses missions.
Un certain nombre d’officiers français servent dans les services logistiques de la FINUL.
Liban - 23 10 1983 -
Le drame du Drakkar
Photo ECPAD
Ces interventions ont permis d’aider le Liban à recouvrer une certaine stabilité et à rétablir la sécurité, mais l’armée française a payé le prix fort : 129 tués de mars 1978 à novembre 1987. Il faut citer les chasseurs parachutistes français, qui ont vu 58 des leurs périr, le 23 octobre 1983, dans l’attentat perpétré contre l’immeuble ‘’le Drakkar’’. Les volontaires français ont compté plusieurs centaines de tués dans leurs rangs. De telles pertes sont très élevées, lorsque l’on considère que leurs effectifs n’ont jamais dépassé quelques milliers d’hommes, et que leurs missions étaient celles de soldats de la paix.
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