NDLR : Ce rappel historique a été publié en décembre 2003 dans la revue « la Charte », organe de la Fédération André Maginot, à laquelle est affiliée la FNCV.
De janvier à juin 1951, le général Giap, qui commande les forces du Viet-Minh, emporté par son succès sur la R.C.4, lance trois offensives importantes pour la conquête du delta tonkinois.
Elles sont transformées en sanglantes défaites, grâce à l’élan donné au corps expéditionnaire français par le général de Lattre de Tassigny, commandant en chef et haut-commissaire en Indochine depuis décembre 1950.
Entre-temps, ce dernier avait entrepris, pour mettre le delta à l’abri d’un déferlement Viet-Minh, l’édification d’une ligne d’ouvrages bétonnés et fait exécuter un programme de développement de l’armée vietnamienne.
Dans sa tactique, venait en bonne place la constitution de commandos ; le chef de bataillon Fourcade est relevé de son commandement du 1er B.C.P. pour en assurer l’organisation.
Au nombre de huit à l’origine, dont quatre précurseurs commandés par des officiers ou sous-officiers imaginatifs et dynamiques, hommes de terrain : Delayen, Rusconi, Romary et Vandenberghe, ils seront quarante-cinq à la fin de 1951.
Un commando comprend en général une centaine de supplétifs vietnamiens encadrés par un officier ou un sous-officier confirmé, quatre sous-officiers et un gradé radio.
Ces cadres européens, toujours volontaires, provenaient de toutes les armes. Il s’agissait la plupart du temps d’éléments ayant la pratique des autochtones.
Ce n’était pas sans risque. Le Dich Van, organisme chargé d’infiltrer les unités supplétives ou de l’armée vietnamienne, bien souvent par de sinistres pressions sur les familles, n’était pas sans agir. C’est ainsi que furent assassinés, avec une partie de leurs effectifs, Rusconi (cdo 23), Vandenberghe (cdo 24), et Nédelec (cdo 35).
Robert et Besnard y échappèrent de justesse, les complots ayant été éventés.
La mission première : recueillir des renseignements
La mission première des commandos était de recueillir des renseignements. Pour cela monter des embuscades et exécuter des coups de main en territoire ennemi, observer des mouvements d’unités, surprendre des réunions politiques, par des actions audacieuses jeter le trouble chez l’adversaire et faire des prisonniers.
Parlant de ses commandos, le général Fourcade disait :
« Ils évoluaient par petits éléments, et grâce à leur ardeur, leur mépris du danger, l’initiative de leurs chefs, au courage et au dévouement jamais démenti de leurs hommes, les commandos Nord Vietnam ont acquis et mérité leur réputation d’être toujours sur la brèche ».
La palme qui orne leur fanion
Le bilan, c’est la palme qui orne leur fanion avec la citation suivante :
« Unité d’élite qui s’est illustrée de septembre 1951 à juillet 1954 sur tous les champs de bataille du Nord Vietnam et du Laos, par la témérité de ses coups de main et la grandeur de son esprit de sacrifice. »
Colonel (H) Michel Reeb,
Président de l’Association Nationale des Commandos Nord-Vietnam.