Lorsque les troubles commencent dans le pays, il a trente ans. Deux ans plus tard, en 1956, ces troubles s'étant transformés en une véritable guerre, il lui faut choisir son camp. Lounissi BELKACEM choisit celui de la France et rejoint l'armée française, en tant que volontaire. Il est affecté à la Harka 84, au sein du II/24e RIMa. Cette petite unité spécialisée dans la lutte contre-guérilla se fera connaître sous le nom de son chef: le Commando KHODJA.
Durant les six années qui suivent, le harki Lounissi BELKACEM va se battre avec courage sous les couleurs de la France. Il est volontaire pour toutes les missions, y compris les plus périlleuses, qui sont confiées à son unité.
C'est ainsi que le 6 février 1958, son commando de 20 hommes se trouve affronté à une katiba de 100 djounoud de l'ALN.
Le combat est particulièrement dur, allant parfois jusqu'au corps à corps. Le chef de son commando ayant été mortellement blessé, le harki BELKACEM se porte à son secours, et avec ses camarades, interdit aux combattants de l'ALN toute approche. Pour ce fait d'armes, le harki BELKACEM reçoit une citation, à titre exceptionnel, à l'ordre du Corps d'armée.
A peine trois mois plus tard, à la suite d'un nouveau fait d'armes audacieux, le harki BELKACEM reçoit une autre citation à l'ordre de la Division.
Mars 1962. Le cessez-le-feu est prononcé. Plusieurs dizaines de milliers de harkis sont démobilisés et désarmés.
Lounissi BELKACEM, resté sur place, est fait prisonnier par le FLN. Il reçoit une condamnation à sept années de travaux forcés et échappe ainsi miraculeusement aux massacres dont sont victimes plusieurs dizaines de ses camarades harkis.
- 25 septembre 2001
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Le colonel Aziz MELIANI
rend hommage aux harkis
De nombreuses années plus tard, il parvient à rejoindre la France qui lui accorde un permis de séjour... temporaire. Il se voit refuser par la fonctionnaire de service sa naturalisation, au motif...qu'il ne sait pas s'exprimer en français. Lounissi BELKACEM se trouve ainsi menacé d'expulsion !
Fort heureusement, son cas est porté à la connaissance du colonel Aziz MELIANI, commandeur de la Légion d'honneur, qui intervient en sa faveur. La présidence de la République, informée de cette situation, charge le préfet de Seine Maritime d'examiner son dossier.
Est-il permis d'espérer que ce modeste et vaillant soldat, dont l'engagement pour la France n'est plus à démontrer, se verra enfin, à 80 ans passés, accorder la nationalité française, et les honneurs qui lui sont dus? Outre la croix de la valeur militaire, les états de service de Lounissi BELKACEM - 6 années de guerre et 7 années de captivité - justifient amplement l'attribution de la croix du combattant volontaire et de la médaille militaire.