Claude Yves Bonneau naît le 13 octobre 1929 à Beaulieu sous Bressuire, dans les Deux Sèvres.
Une vingtaine d’années plus tard, à l’âge de porter les armes, il se porte volontaire pour la guerre d’Indochine, où il intègre le Groupement de Commandos Mixtes Aéroportés, le GCMA, aux ordres du colonel Trinquier. Il y acquiert l’expérience des missions commandos et sera cité deux fois.
La guerre d’Algérie le trouve d’abord au 8e régiment d’infanterie motorisé, au sein duquel il assure les fonctions de chef du groupe radio. Mais lorsque le commando Cobra est constitué au début de l’année 1959 dans le secteur de Saïda, il est volontaire pour y servir.
En raison de ses qualités de chef de guerre et de son expérience, il est promu chef de Cobra 3.
Au cours des mois qui suivent, son charisme, son mépris absolu du danger et sa résistance physique qui en font un exemple, vont lui permettre d’obtenir le meilleur des hommes qui lui sont confiés, lors des farouches combats qui vont opposer le commando de chasse aux éléments rebelles.
C’est ainsi qu’en mars 1959, son capitaine ayant été gravement blessé, il va le dégager dans des conditions difficiles. En juin 1959, il surprend une katiba au complet faisant mouvement.
En dépit de l’infériorité numérique de son commando, il lance l’attaque, infligeant de lourdes pertes et immobilisant l’ennemi en attendant les renforts. Cette action se traduira par la destruction complète de l’unité rebelle.
En avril 1960, à la tête de ses hommes, il se lance avec une folle audace à l’assaut d’une katiba équipée entre autres d’une mitrailleuse, et bien protégée dans des retranchements naturels. Au cours d’un farouche engagement allant jusqu’au corps à corps, il reçoit une balle dans le ventre, mais continue à assumer sans faiblir la direction du combat. Une section ennemie est anéantie.
L’adjudant Bonneau va payer de sa vie son nouvel acte d’héroïsme. Il doit être évacué en urgence vers l’hôpital militaire de Colomb Béchar, où il décède des suites de ses blessures, le 10 avril 1960, dans sa trente et unième année.
Ce combattant volontaire, qui avait obtenu six citations, dont deux avec palmes, était chevalier de la Légion d’honneur, médaillé militaire, titulaire de la croix de guerre des T.O.E., titulaire de la croix de la valeur militaire, et de plusieurs autres décorations.
Il a donné son nom à une promotion de sous-officiers issus de l’ENTSOA d’Issoire.
Pour en savoir plus
Bibliographie : Commando Cobra, du général Robert Gaget, paru aux éditions Trésor du Patrimoine