Maurice CHAUVET est né le 12 juin 1918 au Gâvre (Loire Atlantique).
Il a été scout, et il a tout au long de sa vie été fidèle à ses engagements de scout. Scout de France, il était aussi membre des Eclaireurs Français en Grande Bretagne durant la 2° Guerre Mondiale. Ses écrits comportent d'ailleurs de nombreuses références au scoutisme. Il s’engage dans la Marine Nationale et sert sur le croiseur Georges Leygues en 1936. Il rejoint les Forces Françaises libres avec son frère, après un séjour forcé de 18 mois dans les prisons espagnoles.
En 1943, il rejoint l'Écosse pour suivre une formation commando épuisante : « Au camp d'Achnacarry près de Fort William, dans le commando Kieffer, il y avait environ 50 % de Bretons et 40 % de Français ; pour compléter le groupe il y avait aussi d'autres nationalités, en particulier des Espagnols et quelques Américains, sans parler que dans les gars venus du Havre, beaucoup étaient d'origine bretonne. Il faut dire que de Gaulle n'a pas été correct avec les Bretons après la guerre, alors qu'une grande partie des “Forces Françaises Libres” étaient composées de Bretons ! » Dans ce camp d'entraînement des Highlands, passèrent des milliers de volontaires venus de toute l'Europe occupée et de bien au delà. Une cinquantaine d'entre eux y laisseront la vie dans les exercices à balles réelles avec grenades et explosifs en tout genre. Le cimetière factice situé à l'entrée du camp annonçait clairement les risques aux nouvelles recrues.
Une fois breveté, Maurice Chauvet est nommé quartier maître au 1er Bataillon de Fusiliers Marins (Badge 119 - Mle 538 FN 43).
Il fait partie des 177 français qui débarquent le 6 juin 1944, à Colleville, sous les ordres du commandant Philippe Kieffer, fondateur des commandos de marine français.
Pour illustrer l'internationalisme du recrutement, Maurice Chauvet rapporte qu'à côté de son supérieur, l'Alsacien Philippe Kieffer, son chef était le capitaine Charles Trepel, né à Odessa dont la famille fuyant la Révolution russe, s'était installée en Allemagne. Un brin provocateur pour les gaullistes, Maurice Chauvet aimait déclarer : «mon chef, c'était Trepel et mon patron, le roi d'Angleterre». Les Français Libres avaient ainsi un côté « Brigades Internationales » né de l'occupation de l'Europe où de multiples nationalités se côtoyaient pour continuer le combat pour la liberté.
Il a dessiné en 1943 le badge du premier Bataillon Fusiliers Marins Commandos (B.F.M.), qui est aujourd'hui toujours porté par les commandos marine.
« Sur un écu de bronze, qui est de France, portant au centre le brick de l'Aventure supporté par des vagues, surchargé d'un poignard commando, dirigé du canton senestre du chef au canton dextre de la pointe, et décoré d'une Croix de Lorraine dans le canton dextre du chef. L'écu repose sur un ruban portant l'inscription 1(er) B(llon) F.M. COMMANDO; ses deux extrémités repliées montrent deux petites ancres ».
En 1963, il participa en tant que conseiller technique à la réalisation du film « Le jour le plus long ».
Maurice Chauvet est décédé le 21 mai 2010 à l'Institution Nationale des Invalides. La cérémonie de la levée du corps, suivie d'un office religieux a eu lieu le mercredi 26 mai 2010.
Il rejoint le paradis des commandos à 92 ans. Ce grand combattant volontaire, officier de la Légion d'Honneur, était titulaire de nombreuses décorations, notamment la croix de guerre 1939-1945 avec étoile d'argent et étoile de bronze. Avec lui, disparaît l'un des derniers survivants des 177 français qui débarquèrent le 6 juin 1944 à Colleville.