Jean Louis Delayen naît le 16 mars 1921 à Saint Raphael, dans le Var.
La première partie de sa vie se déroule au Maroc, puis en Indochine, pays où son père militaire dans l'infanterie de marine a été affecté. En 1935, il entre au Prytanée Militaire où il se trouve encore au moment de l'invasion de la France par les troupes allemandes. En 1940, il déserte de l'école dans le but de fuir en Angleterre et se retrouve au Maroc où il s'engage au 6e régiment de tirailleurs sénégalais, puis au RICM, le régiment d'infanterie de chars de marine.
Commence alors pour lui la campagne de France, avec le débarquement en Provence et la libération de Toulon en août 1944. Après avoir passé le Rhin en novembre 1944 avec son unité, l'aspirant Delayen est grièvement blessé, ce qui lui vaut plusieurs mois d'hôpital.
En 1945, le sous-lieutenant Delayen part pour l'Indochine avec le RICM. Il est à nouveau blessé et nommé au grade de lieutenant en 1946. Ses deux séjours suivants s'enchaînent de 1949 à 1955. Lors de cette période, il sera chef des Commandos, RICM, Nord Vietnam, Commando 13 et exécute de nombreux raids sur les positions des Viets.
1954 à Haïphong - Le capitaine Delayen défile
à la tête de ses commandos Nord Vietnam, en uniforme noir
Ala fin de l'année 1955, le capitaine Delayen part combattre en Algérie. D'abord affecté au Centre d'instruction amphibie d'Arzew, il est envoyé sur la frontière du Maroc avec la DBFM où il forme le Commando Yatagan, dont les effectifs sont essentiellement composés de volontaires musulmans et faux fellaghas , qu'il va diriger durant trois années dans des opérations de contre-guérilla. En 1959, le commandant Delayen, après s'être fait breveter parachutiste à Pau, retourne en Kabylie pour y prendre le commandement du Groupement de Commandos de chasse de l'Akfadou.
Au début de l'année 1962, il part pour Tahiti où il prend le commandement du Bataillon d'Infanterie de Marine, et en 1965, à l'issue de ce séjour, il rentre en métropole où il est promu lieutenant-colonel. Il est affecté à Lorient, puis fera une année de stage chez les Marines aux USA, avant de revenir à Brest à la tête du 2e RIMa.
En 1972, le Tchad est en guerre. Le colonel Delayen est envoyé à N'Djamena où il exerce des responsabilités auprès des généraux français et tchadiens, commandants en chef. En 1977, le général de brigade Delayen revient en France et quitte l'uniforme une année plus tard.
Sa vie civile commencera d'abord à Paris, sur sa péniche amarrée au pont de la Concorde, puis en 1982, il part pour les USA pour y vivre avec son épouse américaine et son fils. Ses activités seront celles d'un conférencier, notamment auprès de Marines et des Forces spéciales américaines. Président des officiers de réserve français de la région de Washington, fondateur de l'Association Nationale des Commandos du Nord-Vietnam, il partage son temps entre les USA et son appartement de St-Raphaël.
En octobre 2003, Jean Louis Delayen décède d'une crise cardiaque, alors qu'il se trouve aux USA. Ses obsèques ont lieu à Saint-Raphaël le 15 octobre, en présence de nombreuses personnalités et de la population qui l'appréciait pour ses qualités humaines et notamment sa grande simplicité. Les honneurs militaires lui sont rendus sur le parvis de l'église Notre-Dame de La Victoire où les bigors du 3ème RAMa entonnent pour lui, une dernière fois, Marie-Dominique, selon sa volonté. Son corps repose désormais au cimetière de Saint-Raphaël.
Grand Croix de la Légion d’Honneur, ayant reçu trois blessures, titulaire de 19 citations dont 11 avec palme, ce marsouin dans l'âme, qui arborait toujours avec fierté ses galons de quartier-maître-chef, avait mérité au cours de ses quatre guerres de nombreuses décorations et notamment la croix de guerre 1939-1945, la croix de guerre des T.O.E., la croix de la valeur militaire, dont 11 avec palmes et la croix du combattant volontaire. Il laisse le souvenir d'un homme de conviction pur et désintéressé, ayant consacré sa vie au service de la France.