Pierre Paul Jeanpierre naît le 14 mars 1912 à Belfort.
Le 42e Régiment d'Infanterie tient garnison au quartier Hatry où son père est capitaine. Il sera tué au front en 1916. En 1930, dès l'âge de dix-huit ans, Pierre Paul Jeanpierre s'engage au 131e R.I. en qualité de simple soldat. Quelques années plus tard, il est admis à l'Ecole de Saint-Maixant dont il sort brillamment en 1936, avec le grade de sous-lieutenant. Le jeune officier choisit aussitôt la Légion Etrangère en Afrique Française du Nord.
La deuxième guerre mondiale éclate. Le lieutenant Jeanpierre combat en Syrie où il se distingue au sein du 6e R.E.I.. De retour en France, il se porte volontaire pour combattre dans les rangs de la Résistance sous le nom de Jardin, mais il sera arrêté et déporté en Autriche au camp de Mauthausen, avant d'être libéré en 1945. En 1946, après avoir réintégré les rangs de la Légion, il crée le 1er Bataillon Etranger de Parachutistes. Celui-ci, après avoir sauté sur That Khé se sacrifiera sur la tristement célèbre Route Coloniale N°4. Jeanpierre est l'un des 24 survivants sur l'effectif de près d'un millier d'hommes engagé dans cette action...
Soleil est mort...
En 1955, c'est l'Algérie, où le lieutenant colonel Jeanpierre prend le commandement du 1er R.E.P. Il participe à la bataille d'Alger, et aux combats dans la région de la frontière tunisienne où les bandes rebelles s'emploient sans relâche à franchir le barrage. C'est ainsi que le 29 mai 1958, au cours d'une opération dans la région de Guelma, le lieutenant colonel Jeanpierre se déplace à bord de son hélicoptère Alouette de commandement. L'appareil vole à très basse altitude dans le djebel Marmera afin de repérer et signaler aux unités de légionnaires les positions de l'ALN. Son indicatif radio est "Soleil". Touché par un tir rebelle, l'hélicoptère s'écrase au sol et le colonel Jeanpierre trouve la mort dans cet évènement. "Soleil est mort..."
Le corps du lieutenant colonel Jeanpierre repose dans la nécropole de Puyloubier, au pied de la montagne Sainte Victoire, où se trouve l'institution des Invalides de la Légion Etrangère.Son béret vert est exposé au Musée de la Légion à Aubagne..
Ce chef prestigieux, redouté de ses ennemis et aimé de ses légionnaires, est entré dans la légende. Grand officier de la Légion d'honneur, il avait reçu deux blessures au combat et était titulaire de neuf citations, dont six à l'ordre de l'Armée, et avait reçu de nombreuses décorations. Une promotion de l’École spéciale militaire de Saint Cyr Coëtquidan porte son nom. A Nice, le square de la rue Trachel a été baptisé "Square lieutenant colonel Jeanpierre". La ville de Cagnes sur Mer a donné son nom à l'une de ses avenues. Une plaque a été apposée à Belfort, sur la façade de sa maison natale.
L’écrivain André Maurois lui a rendu hommage en quelques mots :
" Un héros au cœur généreux et au caractère détestable,
une assez bonne combinaison pour un chef ".