En 1944, âgé de seize ans, il falsifie ses papiers d'identité pour pouvoir participer à la libération de Paris. Il fait campagne jusqu'à Dannemarie, dans le Sundgau, au sud de l'Alsace. Frappé de pneumonie, il doit être évacué du front.
En 1947, il épouse Hélène, sa promise qui va lui donner sept enfants.
Toujours en qualité d'engagé volontaire, Pierre LAURENT part pour l'Indochine au sein de la demi-brigade coloniale de commandos parachutistes. Il est affecté au fameux GCMA, le groupement de commandos mixtes aéroportés dont la mission première est le renseignement. Il effectue des embuscades et coups de mains sur les arrières ennemis et est entre autres, chargé d'établir les cartes géographiques des opérations de commando auxquelles il participe lui-même.
En 1956, Pierre LAURENT part pour l'Algérie, où il est affecté au groupe mobile de police et de renseignement, puis au 9e régiment de chasseurs parachutistes. Ce régiment d'élite est chargé d'affronter et détruire des bandes rebelles dans les Autrès, en Kabylie, ainsi qu'à la frontière tunisienne. A Souk-Ahras, en 1958, au cours d'un seul accrochage particulièrement meurtrier, le 9e RCP déplore 32 tués dans ses rangs, tandis que les rebelles perdent 270 des leurs.
En 1959, pour raisons médicales, le sergent-chef Pierre LAURENT quitte les troupes aéroportées et est affecté au 44e R.I. de Briançon. En 1970, il tiendra le foyer ACUF-UNP de la rue St Joseph à Paris, fonction qu'il assumera durant deux années, avant de se retirer à Gilhoc sur Ormèze en Ardèche.
Pierre LAURENT est décédé le 19 janvier 2008, entouré de l'affection des siens. Ce "sacré grand soldat" a reçu au cours de sa carrière 4 blessures et obtenu 5 citations dont une avec palme. Il était officier de la Légion d'Honneur, titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre des T.O.E. et des C.C.V. Libération, Indochine et Algérie, sans compter de nombreuses autres décorations françaises, ainsi que la croix de la vaillance vietnamienne.
Le dernier mot revient à son petit-fils François :
"Après avoir participé à la libération de Paris et aux campagnes d'Indochine et d'Algérie,
mon grand-père Pierre LAURENT a choisi de monter une dernière fois au ciel.
Nul besoin d'avion, nul besoin de parachute,
cette fois, le commando parachutiste restera là-haut pour l'éternité..."