Jules André Peugeot, naît le 11 juin 1893 à Étupes dans le Doubs. Son père est employé d'usine et sa mère institutrice. Après avoir terminé ses études, il est nommé en 1912, instituteur à Villers le Lac. Appelé au service militaire dans l'infanterie, il est promu caporal, et prépare le concours afin de devenir officier de réserve.
Le destin va en décider autrement.
Le 28 juin 1914, c'est l’assassinat à Sarajevo, de l’archiduc François Ferdinand, héritier du trône d'Autriche-Hongrie, et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg. Par le mécanisme des alliances, l’Europe va être précipitée dans la guerre. C'est ainsi que le 1er août 1914, l’Allemagne et la France décrètent une mobilisation générale.
Le caporal Peugeot fait partie du 44e RI, régiment dit "de couverture" chargé de surveiller la frontière franco-allemande et commande une escouade de la 6e compagnie du 2e bataillon. Le 2 août 1914, un détachement de reconnaissance allemand de huit hommes du 5e régiment de chasseurs à cheval de Mulhouse, ville alsacienne occupée par l'Allemagne depuis 1871, viole la frontière française et, venant de Faverois, fait route vers Joncherey.
Le détachement allemand est commandé par le sous-lieutenant Albert Mayer, âgé de vingt deux ans. Apercevant la position de l'escouade française, l'officier allemand pique des deux, charge au galop et sabre, sans la tuer, la sentinelle de l'escouade, puis tire trois balles de son pistolet parabellum sur le caporal Peugeot. Bien que mortellement blessé de deux balles, le caporal rassemble ses dernières forces et riposte avec son fusil. Il touche le sous-lieutenant Mayer d'une balle à l'abdomen, avant de mourir peu de temps plus tard, de même que son assaillant; qui a reçu une deuxième balle tirée par un autre soldat français.
Ce n'est que le lendemain 3 août 1914 que la guerre est déclarée.
Le caporal Peugeot sera cité à l'ordre du régiment et recevra la Croix de Guerre ainsi que la Médaille militaire à titre posthume. En souvenir de la mort de ce brave soldat, Monsieur Louis Docourt de Joncherey appose sur la façade de sa maison une plaque ornée d'une croix portant la mention: "Ici mourut le caporal Peugeot, 2 août 1914". Le 26 juillet 1922, le président Raymond Poincaré, inaugure à Joncherey un monument dédié à sa mémoire. En juillet 1930, la rue Anatole-France située dans le 17e arrondissement de Paris, reçoit le nom du caporal Peugeot. Un square porte également son nom.
Sur cette terre delloise devenue sacrée pour tous les hommes de France,
il enseignera à nos enfants comment est mort,
à vingt ans,
les armes à la main,
pour la défense de sa Patrie, pour le Droit et la Justice,