La musique de cette chanson a été composée en 1911 par Charles Sablon, et les paroles ont fait l'objet de diverses versions, écrites par plusieurs auteurs.
Nous retiendrons celle du journaliste Paul Vaillant Couturier écrite en 1917, durant la Grande Guerre. Les conditions d'existence dans les tranchées étaient alors le plus souvent misérables, et la mortalité terriblement élevée. Nous devons nous souvenir qu' en moyenne, près d'un millier de soldats français étaient tués sur le front, chaque jour !
De telles conditions ne pouvaient qu'entraîner des révoltes, notamment celles qui eurent lieu après l'offensive désastreuse ordonnée par le général Nivelle au Chemin des Dames. Les soldats pouvaient accepter de se faire tuer, mais refusaient de se faire faucher par compagnies entières dans des assauts inconsidérés et inutiles, qui aboutissaient à de véritables massacres. Les mutineries furent réprimées et plus de 500 condamnations à mort, parfois pour l'exemple, furent prononcées par les tribunaux militaires. La plupart, fort heureusement, ne furent pas exécutées.
Au delà de ses quelques aspects anarchistes, révolutionnaires ou pacifistes, la chanson évoque les souffrances inouies et la désespérance absolue des hommes engagés dans ce monstrueux conflit.
Quand au bout d'huit jours le repos terminé
On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile
Mais c'est bien fini, on en a assez
Personne ne veut plus marcher
Et le cœur bien gros, comme dans un sanglot
On dit adieu aux civelots
Même sans tambours, même sans trompettes
On s'en va là-haut en baissant la tête
R - Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés.
Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la relève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain dans la nuit et le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance
C'est un officier de chasseurs à pied
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe,
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes..
C'est malheureux de voir sur les grands boulevards
Tous ces gros qui font la foire.
Si pour eux la vie est rose
Pour nous c'est pas la même chose
Au lieu de se cacher, tous ces embusqués
Feraient mieux de monter aux tranchées
Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien,
Nous autres les pauvres purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendre les biens de ces messieurs là.
Ceux qui ont le pognon, ceux-là reviendront
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce sera votre tour, messieurs les gros,
De monter sur le plateau,
Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau.
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