Cavaliers hongrois, chefs de hussards impériaux -
Francesco Simonini - Paris, musée du Louvre
1196 - Marguerite de France, reine de Hongrie,
menant les Hongrois à la croisade.
Edouard Pingret - Château de Versailles
Hymnes Nationaux
Hongrie : le Himnusz
L' hymne national de la Hongrie est le Hymnusz.
Les paroles furent d'abord écrites à Cseke, le 22 janvier 1823, par le poète Ferenc Kölcsey.
Ces paroles ayant été adoptées comme chant national, la musique fut composée plus tard, en 1844, par le chef d'orchestre Ferenc Erkel. C'est en 1903 que Hymnusz fut interprété pour la première fois sur la scène du Thêatre national de Hongrie. Depuis lors, il est joué lors des cérémonies officielles. En 1962, le Himnusz a été adapté en français par Jean Rousseau.
Le drapeau de la Hongrie apparut lors des mouvements révolutionnaires de 1848 et fut officialisé en 1867 dans l'Autriche-Hongrie. Il comporte trois bandes horizontales rouge, blanche et verte. La couronne royale qui ornait son centre n'apparaît plus de nos jours.
Isten, áldd meg a magyart
Jó kedvvel, boséggel,
Nyújts feléje védo kart,
Ha küzd ellenséggel;
Bal sors akit régen tép,
Hozz rá víg esztendot,
Megbunhodte már e nép
A múltat s jövendot!
Oseinket felhozád
Kárpát szent bércére,
Általad nyert szép hazát
Bendegúznak vére.
S merre zúgnak habjai
Tiszának, Dunának,
Árpád hos magzatjai
Felvirágozának.
Értünk Kunság mezein
Ért kalászt lengettél,
Tokaj szolovesszein
Nektárt csepegtettél.
Zászlónk gyakran plántálád
Vad török sáncára,
S nyögte Mátyás bús hadát
Bécsnek büszke vára.
Hajh, de buneink miatt
Gyúlt harag kebledben,
S elsújtád villámidat
Dörgo fellegedben,
Most rabló mongol nyilát
Zúgattad felettünk,
Majd töröktol rabigát
Vállainkra vettünk.
Hányszor zengett ajkain
Ozman vad népének
Vert hadunk csonthalmain
Gyozedelmi ének!
Hányszor támadt tenfiad
Szép hazám, kebledre,
S lettél magzatod miatt
Magzatod hamvvedre!
Bújt az üldözött, s felé
Kard nyúlt barlangjában,
Szerte nézett s nem lelé
Honját e hazában,
Bércre hág és völgybe száll,
Bú s kétség mellette,
Vérözön lábainál,
S lángtenger fölette.
Vár állott, most kohalom,
Kedv s öröm röpkedtek,
Halálhörgés, siralom
Zajlik már helyettek.
S ah, szabadság nem virul
A holtnak vérébol,
Kínzó rabság könnye hull
Árvák ho szemébol!
Szánd meg Isten a magyart
Kit vészek hányának,
Nyújts feléje védo kart
Tengerén kínjának.
Bal sors akit régen tép,
Hozz rá víg esztendot,
Megbunhodte már e nép
A múltat s jövendot!
Himnusz
Version française
Bénis le Hongrois, Ô Seigneur,
Fais qu'il soit heureux et prospère,
Tends vers lui ton bras protecteur
Quand il affronte l'adversaire!
Donne à qui fut longtemps broyé,
Des jours paisibles et sans peine;
Ce peuple a largement payé
Pour les temps passés ou à venir.
Aux Carpathes, sur ton conseil,
Nos aïeux osèrent s'étendre.
Quelle belle place au soleil
Tu aidas nos pères à prendre !
Aussi loin de la Tisza
Et du Danube le flot danse,
Aux fils héroïques d'Arpad,
Tu as prodigué l'abondance...
Tu fis onduler, à l'instar
Des mers, les épis dans nos plaines,
Et tu permis que du nectar
De Tokay, nos coupes soient pleines.
Grâce à toi, nos drapeaux ont pu
Flotter chez le Turc en déroute,
Les murs de Vienne être rompus
Par Matyas et ses noires troupes.
Hélas! nos fautes, trop souvent
Ont fait éclater ta colère,
Et de tes nuages ardents
Tu as fait jaillir le tonnerre.
Alors ce furent les Mongols,
Leur dards sifflants et leur pillages,
Puis le Turc qui sur notre col
Posa le joug de l'esclavage.
Que de fois, sur l'amas sanglant
Des cadavres de nos armées,
Par les cris orgueilleux d'Osman
La victoire fut proclamée!
Que de fois, Ô patrie, enfin,
Tes propres enfants t'attaquèrent!
Et par leurs crimes, tu devins
L'urne funèbre de leurs frères.
Fuir! Mais d'asile il n'est point
Contre le fer et sa furie.
Dans son propre pays, en vain
Le fuyard cherchait sa patrie.
Il allait par monts et par vaux,
Pour compagnons, douleur et doute,
Pour horizon, du sang à flots,
Et des flammes pour clef de voûte.
Là, ces ruines furent un fort,
Autrefois y régnait la joie.
A sa place, un râle de mort
Et des plaintes de cœur qu'on broie.
La liberté ne fleurit point,
Hélas dans le sang des victimes!
Les yeux de l'orphelin sont pleins
Des pleurs de ceux que l'on opprime.
Prends pitié du Hongrois, Seigneur !
Si souvent il fut dans les transes !
Tends vers lui un bras protecteur
Dans l'océan de ses souffrances !
Donne à qui fut longtemps broyé,
Des jours paisibles et sans peines.
Ce peuple a largement payé
Pour les temps passés ou qui viennent.