Volontaires
d'aujourd'hui... Volontaires de demain ?
= 1939 - 1945 =
Jean Pierre
Volontaire de la Résistance : Le 2ème saut de sa vie !
En 2000, je suis allé faire un stage de saut en Israël, sur une invitation de Tsahal, l'armée israélienne.
Tous ceux qui le souhaitent peuvent participer à ce stage Tsahal en Israël, mais on ne donne aucun cours de base de parachutisme civil ou militaire lors de stages aussi rapides: juste un semblant de rafraîchissement.
C'est pourquoi
il vaut mieux être déja parachutiste breveté civil ou militaire, être habitué à évoluer sous voile et savoir atterrir. Ce n'était pas le cas de Jean Pierre...
Jean Pierre, 82 ans n'avait sauté qu'une seule fois dans sa vie
Jean-Pierre était un ancien combattant volontaire de la Résistance, que j'étais chargé de coacher comme on dit à présent. Il avait 82 ans et n'avait sauté qu'une seule fois dans sa vie. C'était pendant l'occupation allemande, en 1944 dans la région de Poitiers, de nuit, avec une valise radio sur lui.
Il disait avec humour qu'il n'avait jamais atterri. Pour cause: il était resté accroché dans un arbre, les pieds à un mètre du sol, sans aucun bobo. Souvent ces gens vrais ont un sens de l'humour à se rouler par terre de rire.
Nous avons embarqué ensemble dans un C130 et l'avion s'est présenté à 400 mètres d'altitude au-dessus d'une bande de sable près d'une plage, au sud de Tel Aviv. Il a sauté devant moi, un brave parmi les braves, on les reconnaît très vite. Ce sont souvent des gens qui ont une intelligence tranquille, calme. Jean-Pierre voulait sauter à nouveau avant son "grand départ" comme il disait. Je l'ai perdu de vue lors de notre descente sous voilure. Après mon propre atterrissage, je l'ai cherché partout dans les dunes pour voir s'il vivait encore....
Il fallait voir la joie sur son visage. Le restant du séjour, on le voyait sourire tout seul dans son coin : il était heureux, il voulait le faire et il l'avait fait. Plus tard, lorsque j'ai acheté le drapeau pour mon comité du SOUVENIR FRANCAIS, j'ai lancé une souscription. Jean Pierre m'a envoyé un chèque de la moitié du coût du drapeau. Par conséquent, la moitié du drapeau lui appartient. N'est-ce pas formidable...Je lui ai envoyé un certificat de propriété de la moitié de mon drapeau, on sait vivre, n'est-ce pas ! JK