Monument aux Morts d'Injoux-Génissiat-Billiat
où sont enterrés Louis Léon Portier et Michel Gueritch
et 43 autres compagnons de la Résistance
Volontaires
d'aujourd'hui... Volontaires de demain ?
= 1939 - 1945 =
7 juin 1944 - Le sacrifice des résistants du maquis de l'Ain
Durant l'Occupation, Jean Léon BOUVAREL faisait partie du Maquis de l'Ain. A ce titre, il fut appelé à participer à l'embuscade tendue à une colonne de blindés allemands le 7 juin 1944 au Pont de la Dorche, près de Chanay, dans l'Ain. Voici son récit, qui nous est rapporté par son fils Jean Claude.
"L'affaire s'est passée au pont de la rivière La Dorche, situé entre les communes de Chanay et Puthier sur l'actuelle D991 qui relie Châtillon-en-Michaille à Seyssel (Ain).
Après que nous ayons fait sauter ce pont, un convoi de blindés allemands venant de Seyssel, se présenta au détour de la route, et fut stoppé. Mes compagnons Léon Portier et Michel Gueritch, tireur et serveur d'un bazooka anti-char, tentèrent alors de toucher le blindé de tête de convoi. Ils n'y parvinrent pas, et malgré leur courage, ils périrent sous le feu nourri de la riposte ennemie.
*Les Allemands furent obligés de faire un grand détour par Seyssel pour traverser le Rhône, puis Challonges (Savoie) et le barrage de Génissiat (Ain). Par représailles à l'attaque du "Pont de la Dorche", ils encerclèrent les résistants et maquisards qui avaient barré l'actuelle RD 72 avec des troncs d'arbres, puis s'étaient cachés dans le grand tunnel de chemin de fer situé en amont de la gare de Génissiat (direction Bellegarde-sur-Valserine). Ils firent 15 prisonniers et les exécutèrent au lieu-dit "Le Poteau". Un mémorial de ces exécutions est placé sur le Monument aux Morts 1944 des Communes d'Injoux-Génissiat-Billiat, érigé après la guerre, et placé sur la RD72 dans le premier virage.
La nuit tombée, les Allemands réquisitionnèrent le café-restaurant "Le Bon Gîte", appartenant à mon beau-frère, où ma Mère Louise Eugénie BOUVAREL (née Goudey) était seule présente. Très effrayée, elle ne put que s'éxécuter pour les loger la nuit.
Le lendemain matin, remontant sur Nantua, la colonne de blindés allemands fut de nouveau retardée par le maquis de l'Ain, à 3 km de Châtillon-en-Michaille, où les résistants avaient fait sauter de gros rochers permettant le blocage de l'actuelle RN 84 et également celui de la ligne ferroviaire Bellegarde-sur-Valserine-Nantua.
Ces actions ont considérablement retardé les mouvements de l'ennemi, contribuant à la victoire finale".
Madame Hélène Quincy, qui était présente, a apporté à ce récit les précisions suivantes :
" Une balle du fusil mitrailleur fut tirée inopinément avant l’arrivée de la tête du convoi blindé allemand sur le pont de la Dorche le 7 juin 1944, ce qui alerta l'ennemi. Le convoi stoppa et les Allemands purent se disperser pour contre-attaquer la position des résistants. Positionnés en surplomb des Français, ils purent sans difficulté nous tirer dessus comme des lapins et tuer deux compagnons. Nous nous dispersâmes et je pus cacher nos armes et nos munitions dans la grotte de la Dorches où je me suis cachée aussi.
Après le départ du convoi allemand qui fit demi-tour vers Seyssel, je ne pus que constater la mort de Léon et Michel. Une stèle de béton située dans le bois au dessus de la route marque l’endroit où je les ai trouvé morts. Le soir, je suis allée à pied à Génissiat où j’ai volé un camion du chantier du barrage pour retourner récupérer les deux corps sans vie".