Volontaires
d'aujourd'hui... Volontaires de demain ?
= Algérie =
Charlyne, la Kahina, la Madone et l'enfant Jésus...
En cette splendide fin de juillet 2010, je suis allé assister au mariage de Charlyne Tache, la cadette des enfants de mon ami Mohand Tache.
Tout comme l'avaient fait avant elle son frère Samy et sa soeur Vianina, Charlyne avait choisi, à la suite de la cérémonie en mairie, de faire bénir son union à l'église de Bondoufle, dans l'Essonne.
Ce fut une cérémonie catholique très simple et émouvante. Charlyne, tout comme son mari, était rayonnante de bonheur. Belle comme une princesse berbère, elle me faisait irrésistiblement penser à la Kahina. Mais lorsqu'elle portait dans ses bras, avec grâce, l'enfant de son frère Samy, on aurait dit la Madone à l'enfant Jésus. Je me suis dit que Mohand, là où il était, devait en être très fier.
Mohand, le père, était un petit berger de douze ans qui gardait ses moutons et ses chèvres près de Tizi-Ouzou, à l'époque où, avec mes camarades commandos de chasse, je courais les djebels de Petite Kabylie, à la poursuite des rebelles.
L' indépendance de l'Algérie venue, il avait quitté son pays natal pour venir s'installer et travailler en France, dans le monde de l'assurance. Un courtier, Pied-Noir rapatrié, nommé Gouttebaron, lui avait donné sa chance et Mohand avait su faire des études et s'élever dans la hiérarchie, au point qu'il était devenu l'un des directeurs du plus important cabinet de courtage français.
Je l'ai rencontré à plusieurs reprises, alors qu'il était proche de la phase terminale de sa maladie, une de celles qui ne pardonnent pas, et il le savait. Sa superbe chevelure dense et grise avait totalement disparu et son état s'aggravait de jour en jour. Il supportait l'épreuve avec courage et dignité.
Il laisse à son épouse Francine une superbe maison et un jardin au bord d'un terrain de golf, à ses enfants un esprit ouvert et constructif ainsi qu'une situation très convenable et même bourgeoise, et à tous, le souvenir d'un mari et d'un père attentionné et aimant et d'un ami sincère.
C'était mon ami, un Français d'adoption et de coeur comme nous les aimons.