Volontaires
d'aujourd'hui... Volontaires de demain ?
= Algérie =
Les SAS en Algérie, par Michel Ponomareff
La création des Sections Administratives Spécialisées ( S.A.S ) fut décidée par le gouverneur général Jacques Soustelle, selon l'article cité dans le Journal Officiel du 30 septembre 1955.
Ces unités devaient aider à la paix d'une part, mais aussi aider à faire la promotion d'une Algérie Française avant tout, grâce à leur action envers les populations, les aides scolaires, le social et aussi, amener l'aide de médecins. Les S.A.S avaient par ailleurs une fonction militaire. C'est ainsi que jusqu'à la fin de cette guerre, les S.A.S. effectuèrent des opérations, en exploitant les renseignements obtenus de musulmans fidèles à la France, - y en avait, heureusement - et de prisonniers.
Le 1er mai 1957, âgé de dix sept ans ans et neuf mois, je décidai de devancer l'appel et pris un engagement volontaire pour l'Algérie. Après avoir transité par Paris, je pris le bateau pour l'Algérie et arrivai à Beni Saf en Oranie, où je fus placé sous les ordres du lieutenant H. Le Quéré, un formidable officier, ancien d'Indochine. Il avait décidé de ne recruter que d' anciens légionnaires. Je constituais la seule exception, avec notre traducteur musulman également ancien d'Indochine. Notre lieutenant avait choisi les légionnaires car il voulait s'entourer de vrais soldats sans avoir besoin de les former aux combats et surtout à la discipline militaire. J'appris beaucoup à leur contact.
1957 - Opération SAS à Beni-Saf en Oranie
Michel Ponomareff (à gauche)
avec Günther, ancien légionnaire
Mon baptême de feu eut lieu le 14 juin 1957 au cours d'une embuscade montée par le F.L.N. près de Montagnac. Le lieutenant qui nous commandait fut blessé au cours de celle-ci. Cinq mois plus tard, le 14 Novembre 1957, nous perdîmes l'un des nôtres. Il s'appelait Egon, c'était un ancien légionnaire, originaire de Hambourg. Il fut tué au combat lors de l' attaque d'une cache, au cours de laquelle cinq djounouds furent tués et leurs cinq armes récupérées. En 1958, notre unité fut transférée aux Abdellys en Oranie. J'y restai jusqu'au 30 Avril 1959, puis rentrai en métropole.
Au cours de cette période en Algérie, j' ai connu avec mes camarades, de grands moments mais nous avons déploré aussi des pertes d'amis, comme dans bien d'autres unités combattantes. Sur les 800 unités S.A.S., qui avaient entre autres des missions de renseignement militaire, nous avons perdu, depuis leur création : 73 officiers, 33 sous-officiers, 612 moghaznis et 42 employés civils.
En 1962, arriva l'indépendance de l'Algérie et la prétendue "paix des braves". La dissolution des S.A.S fut décidée. C'est à cette époque, au mépris de la parole donnée, que notre traducteur musulman fut égorgé par le FLN sur dénonciation.