L'éloquence militaire est un langage à part :
il faut l'étudier, non pour y mettre de l'artifice, le soldat n'est pas rhétoricien, mais pour prendre le ton qui convient.
À la première revue passée par un roi dont les prémices furent populaires, un vieux soldat sortit des rangs, l'arme au bras, et lui dit :
"Sire, vingt-et-un ans de service, trente campagnes, dix blessures méritent la croix, et je ne l'ai pas !"
" Tu l'auras" dit le roi.
Aussi brièvement et avec autant de justesse,
à un soldat qui venait de lui dire :
"Sire, deux mots: congé, argent."
"Soldat, quatre: ni l'un ni l'autre" répondit Henri IV. André Dupin aîné