Algérie, aux petits matins voilés de brume,
Algérie, aux chaudes journées ensoleillées,
Pays tout bourdonnant des cris de tes marchés
Des jours se prolongeant, bien au-delà des dunes.
Clapotis de tes vagues Ô Méditerranée,
Dont les eaux doucement venaient jusqu'à mes pieds.
Tes djebels oubliés, où trop souvent les miens,
Au fond d'une ravine, couchés dans les lentisques,
Laissaient couler leur vie, vers ces lieux si lointains
Dont on ne revient pas.
Je revois ces forêts, où dans les chênes liège,
Se cachait l'ennemi pour nous prendre à ses pièges.
Vous aviez tous vingt ans, étiez ivres de vivre,
L'eau boueuse des oueds a charrié vos tourments,
A vos doigts s'effeuillait chaque page du livre,
De vos vies, que le vent de l'histoire,
Un jour a emporté, en pétales de rose,
Au souffle d'harmattan, se flétrir lentement.
Algérie, je ne puis, t'oublier, ni te taire.
A jamais séparé des racines profondes,
Que tu laissas de moi, tout au fond de ta terre
Malgré quelques rancœurs intérieures qui grondent,
J'ai collé pour toujours
Mon album à mémoire
Et cache mon amour
Pour quelques jours de Gloire.