Véhicules allemands incendiés au sud de Montélimar
Sherman en observation.
La Coucourde théâtre de furieux combats.
Colonne de prisonniers à Loriol
Pièce d’artillerie lourde sur voie ferrée (ALVF) neutralisée par les chasseurs-bombardiers US
Chasseur bombardier allié abattu par la Flak.
Char Panther détruit à Loriol
Seconde
Guerre Mondiale: 1939-1945
LA BATAILLE DE MONTÉLIMAR
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, "la bataille la plus importante engagée par les Américains dans le sud de la France" n'eut pas comme enjeu principal la libération de Montélimar.
Après le débarquement allié réussi et l'ordre d'Hitler du 17 août de faire retraite vers le nord, l'objectif de l'armée allemande est de rejoindre au plus vite les troupes du nord et de l'est de la France. Celui de l'armée américaine remontant la vallée de la Durance est, au contraire, de bloquer cette armée allemande en retraite dans la vallée du Rhône, juste au nord de Montélimar.
LA RETRAITE DE LA 19e ARMÉE ALLEMANDE
La 19e Armée allemande a pour mission la défense de la côte méditerranéenne, des Pyrénées à la frontière italienne avec des troupes composites et affaiblies. Elle fait partie du Groupe d'armées G, qui comprend également l'Armée chargée de la défense des côtes atlantiques. A la veille du débarquement du 15 août 1944, plusieurs unités de la 19e armée ont été transférées sur le front de Normandie. En revanche, seulement deux divisions défaites en Normandie sont envoyées dans le Midi pour se remettre en condition (les 198e et 716e).
Quant aux divisions d'infanterie de la 19e armée, s'agissant de divisions côtières statiques, elles ne disposent que d'armes légères (l'armement lourd étant en grande partie fixé dans les fortifications); plus grave, elles n'ont pas de moyens de transport propres et ne sont pas préparées à la guerre de mouvement. La presque totalité de ses moyens antichars lui a également été retirée.
LE BUT STRATÉGIQUE DES ALLIÉS
Le but stratégique de l'opération Anvil-Dragoon, le débarquement de Provence, décalée de dix semaines de l'opération Overlord, est de créer la deuxième mâchoire de l'étau dans lequel les Alliés veulent broyer les forces allemandes de l'intérieur de la France. Du point de vue français, elle va permettre à une armée reconstituée, avec le renfort de la Résistance, de redonner à la France une place digne d'elle dans le concert des Nations unies.
Le 15 août 1944, la 7th US Army du général Patch, comprenant le 6e corps d'armée états-uniens (6th USAC) de Truscott et le détachement d'armée B de De Lattre de Tassigny, prend pied sur la côte provençale entre Hyères et Cannes, sans que la 19e armée allemande du General der Infanterie Wiese puisse l'en empêcher. Le 16, le succès du débarquement est définitivement acquis et le général Patch décide de passer à l'exploitation.
L’EXPLOITATION DU DÉBARQUEMENT DE PROVENCE
L’exploitation va se dérouler en trois étapes jusqu'à la jonction (en Bourgogne) entre les forces d'Overlord et celles de Dragoon. Au cours de la première - jusqu'au 30 août, tandis que le détachement d'armée B réduit Toulon et Marseille, le 6e corps états-unien cherche à couper la retraite de l'ennemi vers le nord ; cette étape est marquée par une bataille que les Américains ont nommé "la bataille de Montélimar" au cours de laquelle ils vont être aidés par les FFI de la Drôme.
Déjà, dans la nuit du 16 au 17 août, une vingtaine de maquisards commandée par le capitaine Henri Faure détruisent le pont routier de la nationale 7 sur la rivière Drôme à Livron. Cette action ponctuelle, exécutée avec une totale maîtrise, va entraîner des conséquences très graves pour les colonnes allemandes qui vont s'entasser sur la coupure en un gigantesque embouteillage.
La bataille se déroule en trois phases :
la rencontre des adversaires et la fermeture d’un chaudron, du 21 au 24 août ;
le choc suivi de la percée allemande, les 25 et 26 août ;
le matraquage des colonnes et des éléments retardateurs allemands par les bombardements de l'artillerie et de l'aviation, du 27 au 30 août.
DES PERTES ÉLEVÉES
Pendant la bataille de Montélimar les Allemands perdent plus de 1 200 hommes. Le rapport d’opérations de la 7th US Army en dénombre 246, soit cinq fois moins que le nombre des pertes humaines allemandes. Les FFI drômois comptent 67 tués au combat.
Le rapport de la 7th US Army décompte ainsi les pertes de l’AOK 19: 1.500 chevaux tués 2.500 véhicules détruits ou inutilisables, l’artillerie de presque deux divisions démolie et 6 canons lourds sur voie ferrée saisis.
Dans son bilan, l’aviation du XII Tactical Air Command fait apparaître les destructions de 1.402 véhicules, 30 locomotives et 263 wagons.
Côté allemand, par Tagesmeldung vom 31.8.44 (compte-rendu journalier) de la 19e armée le General der Infanterie Wiese rend compte que La Panzer-Division 11 a détruit voire capturé : 36 chars, 9 chars de reconnaissance, 12 pièces d’artillerie et 12 avions.