En ce début du
mois de mai 1945, la deuxième guerre mondiale, commencée
en 1939 avec l'invasion de la Pologne, est sur le point de
s'achever par une victoire totale des Alliés sur les
forces de l'Axe.
Les principales villes allemandes sont détruites,
les prisonniers survivants sont libérés des
camps de concentration, les derniers soldats allemands se
rendent.
Le 2 mai, les armées soviétiques, après
avoir franchi l'Oder, se sont rendues maîtres de Berlin
Seuls, quelques fanatiques irréductibles résistent
encore à la poussée des forces alliées.
Un haut-lieu du nazisme reste à réduire: la
forteresse et le nid d'aigle de Berchtesgaden.
Berchtesgaden, agréable petite localité des
Alpes bavaroises, sise à 600 mètres d'altitude
et qui compte quelques milliers d'habitants, est entourée
de plusieurs sommets, dont l'Obersalzberg, sur lequel le
Führer Adolf Hitler a fait édifier un véritable
repaire.
Celui-ci, situé à 900 mètres d'altitude,
comprend tout un ensemble d'ouvrages : galeries souterraines,
installations diverses, casernements pour les SS, ainsi que
le Berghof, la maison de Hitler.
Et puis, tout au sommet, à plus de 1800 mètres
d'altitude, le nid d'aigle, la maison de thé de Hitler,
comprenant une salle de séjour, plusieurs salons,
une salle à manger, le tout dominant les vallées
environnantes et offrant un panorama superbe.
Les
couleurs françaises
Le 4 mai 1945, ce sont deux militaires
des Forces Françaises
Libres, le capitaine Touyeras et son chauffeur-mitrailleur
le brigadier Borg, combattant volontaire de dix-neuf ans,
qui vont seuls, à bord d'une simple Jeep- mitrailleuse,
se porter en avant-garde sur l'Obersalzberg.
Après s'être signalés par deux rafales
de mitrailleuse, nos deux gaillards entrent les premiers
dans la forteresse pour y rencontrer la garde de 45 soldats
SS qui s'y trouve et recevoir sa reddition au cours de formalités
d'appel improvisées.
Le lendemain 5 mai 1945, accompagnés du général
Leclerc, le capitaine Touyeras et le brigadier Borg retournent
sur place puis grimpent jusqu'au sommet du nid d'aigle où ils
ont l'honneur de hisser les couleurs françaises, parachevant
ainsi l'accomplissement du serment de Koufra du 1er mars
1941, déjà rempli lors de la libération
de Metz et de Strasbourg.