La
situation au déclenchement de la 2ème guerre
mondiale
La guerre d’Indochine se déroule
de 1946 à 1954, sur les territoires de la péninsule
indochinoise, conquise par la France à partir du débarquement
de Tourane en 1857.
En 1887, l’Union indochinoise voit
le jour. Elle comprend, avec des régimes de tutelle
différents, l’Annam, le Tonkin et la Cochinchine
qui, à eux trois, constitueront par la suite, l’Etat
du Vietnam. Un gouverneur général français
est nommé à Hanoï et la cour impériale
reste implantée à Hué. Un régime
de protectorat couvre le royaume Cambodge lequel a été aidé par
la France à chasser les Siamois. Il en est de même
avec la monarchie laotienne restée dans une paix relative
avec ses voisins.
La deuxième guerre mondiale va bouleverser l’ordonnance
de ces pays où, en cinquante ans de présence,
la France a apporté un essor économique et
culturel sans précédent. C’est justement,
dans ce cadre, que des partis nationalistes se sont formés
entre les deux guerres mondiales. Le parti communiste indochinois
avait vu le jour, à Paris, en 1933.
En 1939, les forces françaises présentes ne
peuvent s’opposer à l’invasion japonaise.
Un compromis, plus ou moins bien accepté, permet à la
France de maintenir en place son administration mais neutralise
les mouvements des troupes françaises. Cependant des
réseaux de résistance s’organisent en
liaison avec les alliés. Ce qui n’empêche
pas dans le même temps, les Etats-Unis, avec une vision à court
terme, d’aider une délégation clandestine
vietminh (mission du Major Patty), dirigée par un
vieux révolutionnaire Nguyen Ai Quoc et depuis bien
connu sous le nom d’Ho Chi Minh. Nous sommes en 1942.
Hiller H-23 de l'E.L.A. 52.
Le pilote est un volontaire
Inscription sur le pare-brise -
ANORAA - Pegase
La
confusion s’installe …
Lorsque le conflit
mondial bascule en faveur des armées
alliées et, partout où elle l’a pu, la
France ayant repris le combat, le Japon déclenche, le
9 mars 1945, un coup de force tendant à éliminer
simultanément dans tout l’Indochine l’administration
civile et militaire française.
Après la défaite
de 1940, l’occupation japonaise et le massacre des
autorités
françaises, le prestige de la France est très
sérieusement entamé. L’effacement du
Japon sur le point de s’effondrer crée un vide
que le Vietminh, sous couvert de nationalisme, exploite sur
le champ.
Il invite l’empereur d’Annam, Bao Daï, à proclamer
l’indépendance du Vietnam (Tonkin, Annam, Cochinchine)
et à abolir tout ce qui représentait le passé français.
Ho Chi Minh va aussitôt infiltrer l’administration
impériale, rallier la jeunesse et mener un jeu adroit
et subtil aussi bien auprès des Américains
pour obtenir une aide accrue qu’auprès du gouvernement
provisoire français en faisant valoir son intention
d’unir librement le nouveau Vietnam à une France
rénovée.
Le Vietminh,
maître du jeu
Le 15 août
1945, la capitulation du Japon va intensifier la confusion.
En
vertu des accords de Postdam, pris en dehors de la France,
la mission de désarmer l’armée japonaise
et de ramener l’ordre en Indochine revient, au nord
du 16ème parallèle, aux troupes nationalistes
chinoises et au sud, aux forces britanniques, les unes et
les autres
devant être relevées par la suite par les Français.
La
9ème DIC fait donc mouvement de la France vers l’Indochine.
C’est le moment que choisit Ho Chi Minh pour prendre
le pouvoir à Hanoï et sur l’ensemble du
pays. Il oblige Bao Daï à abdiquer. Son obédience
communiste est déclarée.
Le commissaire de
la République française,
Monsieur Sainteny, n’est reconnu par personne.
Le retour de
la France dans l’ambiguïté
Ainsi, les visées chinoises sur l’Indochine, le
pouvoir communiste vietminh sous couvert de nationalisme, le
sentiment racial japonais et l’anticolonialisme américain
se conjuguent contre la France.
Le double jeu vietminh, et les réticences chinoises,
obligent un premier détachement militaire français,
aux ordres du général Leclerc, à faire
parler le canon à Haiphong et à débarquer
au Tonkin en mars 1946.
Dans le Sud, en Cochinchine, les Anglais trop heureux de se
sortir du bourbier et d’une guérilla naissante,
coopèrent au retour des Français. Leclerc négocie
un accord avec le Vietminh par lequel la France reconnaît
le Vietnam comme un état libre faisant partie de la
Fédération indochinoise et de l’Union française.
Un modus vivendi est établi entre les troupes françaises
et vietminh. Des patrouilles mixtes sont censées faire
régner l’ordre à Hanoï. Mais, en même
temps, l’administration vietminh attise par tous les
moyens et surtout dans les campagnes, les sentiments antifrançais
de la population.
Proclamation
de l’insurrection
Commencées à Dalat,
poursuivies à Fontainebleau, les négociations
aboutissent à un échec camouflé. La France
découvre trop tard l’agent du Kominform.
La tension s’accroît de jour en jour et, le 19 décembre 1946,
levant le masque, Ho Chi Minh proclame l’insurrection générale.
Les troupes vietminh de Giap attaquent toutes les garnisons françaises.
La Guerre d’Indochine est ouverte.