Lionel CASSIEDE naît le 16 février 1927 à Vigneux sur Seine dans l’Essonne.
Il est à peine âgé de 17 ans lorsqu’il est arrêté par la Gestapo le 4 avril 1944 entre Dax et Bayonne, alors qu’il tente de rejoindre la France libre. Il est interné successivement à Biarritz, à Mont de Marsan où son père se trouve au même moment, puis au fort du Hâ à Bordeaux. Il s’évade le 24 juillet 1944 de la base sous-marine de Bordeaux où il était forcé et contraint de travailler par les Allemands. Deux mois plus tard, bien décidé à se battre contre l’occupant, il s’engage le 16 septembre 1944 au 8ème bataillon de chasseurs à pied. Il participe avec fougue à la libération de la ville de Metz, puis aux opérations en Sarre.
Démobilisé à la fin de la guerre, le goût de l’aventure pousse le caporal Cassiède à se rengager en juin 1948 à la première demi-brigade coloniale de commandos parachutistes. Volontaire pour la guerre d'Indochine, débarqué à Saigon en février 1949, il rejoint la base aéroportée sud où il obtiendra son brevet de parachutiste. Engagé dans de nombreuses opérations, son sang froid et son mépris du danger lui valent d’être promu sergent en juillet 1949. Le 26 janvier 1951, lors de l’opération Saint-Antoine, il se distingue en allant chercher trois blessés sur un terrain miné, au cours d’un assaut sur une position vietminh fortement tenue.
De retour en France, il se rengage au service général des troupes coloniales et rejoint en 1952 le 4ème régiment d’infanterie coloniale. Son désir de combattre, d’être engagé à nouveau dans l’action, l’entraîne à nouveaux en Indochine au sein du 1er bataillon de parachutistes coloniaux en juillet 1953. Aussitôt débarqué à Haiphong, il enchaîne les opérations dans le nord du pays. Ses remarquables qualités de chef et de combattant sont vérifiées lors de deux accrochages meurtriers à l’est de Dien Bien Phu les 2 et 4 Décembre 1953. A nouveaux les 9, 10 et 11 février 1954, à la tête de son équipe, il se distingue dans le secteur de Dong Hene au Moyen-Laos, lors d’une mission de reconnaissance profonde dans le dispositif ennemi. Sous-officier courageux et déterminé, il est parachuté avec sa compagnie dans la nuit du 2 au 3 mai 1954 sur le point d’appui d’Eliane 2 dans la fournaise de Dien Bien Phu. Forçant l’admiration de tous, il réussit, avec un mépris total du danger, à regrouper ses hommes sous les tirs nourris et meurtriers de l’ennemi.
Le 6 mai, alors que l’issue tragique de la bataille ne fait plus aucun doute, soumis sur sa position à un tir écrasant, il va à la tête de sa section résister et repousser jusqu'à l’aube les furieux assauts de l’ennemi très supérieur en nombre. Le 7 mai au matin, Eliane 2 tient encore. Blessé par éclats de grenades la veille, il assiste impuissant à la chute de Dien Bien Phu. Il est fait prisonnier par le vietminh le 8 mai. Après une marche de 700 km et près de 4 mois d’une éprouvante captivité dans un camp de rééducation, il sera libéré le 31 aout 1954 et rejoindra la France exténué, dans un état squelettique.
Après une période de convalescence, il est affecté une seconde fois à la première demi-brigade coloniale de commandos parachutistes à Bayonne en novembre 1954. Nommé au grade de sergent-chef en avril 1955, il rejoint le 8e RPC le 1er mai 1956. Il participe au sein du 8ème RPC puis du 3 ème RPC aux opérations de pacification dans la zone Est du Constantinois. Il se distingue par son audace et son courage lors de l’accrochage de Djeuf le 27 février 1958. Nommé adjudant en octobre 1958, il effectue un deuxième séjour en Algérie au sein du 2ème RPIMa, et participe entre autres à la protection de la base de Bizerte en Tunisie. L’adjudant Cassiède quitte le service actif le 10 février 1962.
Lionel Cassiède s’éteint le 24 décembre 1979 à Bordeaux, à l'âge de 52 ans.
Cité 6 fois dont 2 fois à l’ordre de l’armée, ce grand combattant volontaire était un chef exemplaire, courageux et charismatique. Il incarne cette génération téméraire prête à se sacrifier pour un idéal. Pour son parcours élogieux et ses qualités humaines, il reste un exemple pour tous.
L’adjudant CASSIEDE était entre autres, titulaire des décorations suivantes :
Médaille Militaire
Croix de guerre 1939-1945 avec 1 étoile de bronze
Croix de guerre TOE avec 2 palmes et 2 étoiles de bronze
Croix de la valeur militaire avec 2 étoiles de bronze
Croix du combattant volontaire 1939-1945
Croix de commandeur de l’étoile de la Résistance
Lionel CASSIEDE est le parrain de la 260ème promotion de l’Ecole Nationale des Sous-officiers d’Active de Saint Maixent.
Source : Union départementale des médaillés militaires des Landes