La carrière des armes commence pour lui en 1944, lorsqu'il rejoint un maquis des FFI. Incorporé à l'armée régulière, il est intégré au 1er bataillon du 3e régiment étranger d'infanterie en janvier 1946.
Volontaire pour la guerre d'Indochine, il va s'y révéler un combattant hors pair qualifié de "splendide entraîneur d'hommes". Il n'a que 23 ans lors des combats de Phu Tong Hoa qui lui valent d'être fait chevalier de la Légion d'honneur en 1948. Il est déjà titulaire de cinq citations. Lors des combats de la RC4 en octobre 1950, il est grièvement blessé et fait prisonnier par le Viêt Minh, qui le rend mourant aux troupes françaises. Rapatrié, il retourne en Indochine en 1953.
Au début de la guerre d'Algérie, ardent partisan des théories sur la guerre révolutionnaire défendues par Roger Trinquier, chef du GCMA (Groupement des commandos mixtes aéroportés) en Indochine, il prend un commandement de compagnie au 1er bataillon étranger de parachutistes, qui devient, peu de temps après, le 1er régiment étranger parachutiste (dissous après le putsch d'avril 1961). Durant la bataille d'Alger, en 1957, le capitaine Faulques est l'officier de renseignement du REP que commande le colonel Jeanpierre. Par des moyens qui ne sont pas ceux de la guerre en dentelle, Faulques cause de gros dommages au FLN. Chef de bataillon le 1er octobre 1959, il est commandant en second du 2e régiment étranger de parachutistes à partir de l'été 1960.
En décembre 1960, Moïse Tshombé lance la rébellion de la très riche province du Katanga, au Congo ex-belge. Avec l'appui du ministre des Armées Pierre Messmer, le commandant Roger Faulques et le capitaine Yves de La Bourdonnaye sont mis en disponibilité et recrutés par le Katanga. En décembre 1961, les troupes de l'ONU lancent l'offensive contre le Katanga. Le plan de défense a été conçu par Faulques. L'aviation de l'ONU attaque les mercenaires, également pilonnés au mortier. Ils résistent brillamment. Les casques bleus suédois entrent dans Élisabethville, suivis par la brigade indienne du général Raja. Le camp Massart, où se trouvent les forces katangaises, est attaqué par l'ONU. Les hommes de Faulques, bien renseignés par la population blanche et noire, se battent comme des lions, et ripostent avec efficacité. Le 21 décembre 1961, le cessez-le-feu est signé à Kitona. Roger Faulques quitte le Katanga.
En 1963, des mercenaires sont envoyés au Yémen, avec les finances des services secrets britanniques. Roger Faulques sera en charge de la base arrière de l'opération yéménite, à Paris. On le retrouvera quelques années plus tard au Biafra, pour lequel il recrute des mercenaires, toujours en compagnie de Bob Denard. Roger Faulques, qui n'aime rien tant que la discrétion, se retirera ensuite sur ses terres, pour n'en sortir qu'une fois par an, pour la cérémonie de Camerone. Il n'a jamais cessé d'être considéré par les légionnaires comme l'un de leurs plus grands soldats.
Le vendredi 30 avril 2010 a eu lieu à Aubagne, la commémoration des combats de Camerone, qui se déroulèrent lors de la campagne du Mexique le 30 avril 1863. La traditionnelle cérémonie ne varie d'une année sur l'autre que par l'identité de l'ancien légionnaire portant - honneur suprême - la main-prothèse du capitaine Jean Danjou, qui commandait les troupes à Camerone, avant de mourir au feu. Cette année là, cette charge a été confiée au chef d'escadron Roger Faulques. En portant publiquement la main du capitaine Danjou, qui scelle son grand retour dans la communauté militaire française en présence du chef d'état-major de l'armée de terre, le général Elrick Irastorza, et du secrétaire d'État aux Anciens Combattants, Hubert Falco, quelles pensées ont traversé l'esprit de cet homme aux mille vies ?
Source : Jean Guisnel (extraits)
Béret vert, béret rouge :
Le commandant Roger Faulques portant la relique de Camerone.
Derière lui le général François Cann.
Le chef de bataillon Roger FAULQUES, Grand officier de la Légion d’honneur,est décédé le 6 novembre 2011 dans sa 87ème année.
Les obsèques ont eu lieu le 9 Novembre 2011 à 15 heures, en l’église Saint Pierre d’Arène, 52, rue de la Buffa à Nice.