Requête relative à la création d'une CCV avec barrette OPEX
Lettre ouverte à Monsieur Jacques Gagniard,
président national de la FNCV
Monsieur le président,
Je vous adresse cette lettre ouverte, relative à la requête présentée il y a plusieurs années déjà par vos soins au Ministère de la Défense, requête relative à la création d'une croix du combattant volontaire avec barrette OPEX.
En dépit de divers rappels, le dossier n'avance guère et ce, sans qu'aucun motif sérieux n'ait été donné. Ce blocage incompréhensible car injuste, devient intolérable, en particulier pour les plus anciens des nôtres qui ont combattu volontairement dans des pays en situation de conflit armé, sans que leur engagement n'ait été reconnu comme il se doit.
Certains de ces combattants remplissent pourtant toutes les conditions requises:
Ils ont reçu la croix du combattant.
Ils sont parfois titulaires de citations individuelles avec attribution de la croix de guerre ou de la valeur militaire, ou ont reçu des blessures homologuées.
Ils peuvent prouver leur volontariat, que ce soit en qualité d'engagés volontaires, ou d'appelés volontaires, ou encore, de réservistes volontaires.
Il est donc particulièrement fâcheux qu'ils n'aient pas encore reçu la croix du combattant volontaire des OPEX qui leur revient légitimement. Pour les meilleurs d'entre eux, des postes à responsabilité sont et seront à pourvoir au sein de certaines sections de la FNCV. C'est ainsi que le nouveau président qui vient d'être nommé à la tête de la FNCV du département du Cher, notre compagnon Georges ERIC, est un ancien des OPEX, c'est à dire, de la quatrième génération du feu.
Nous attendons tous, impatiemment, que le Ministère de la Défense officialise enfin la décision tant attendue sur laquelle un accord de principe a déjà été donné, à savoir, la création de la CCV avec barrette OPEX, puis, désigne une Commission chargée d'étudier les dossiers les plus urgents, comme celui du conflit du Tchad en 1969-1970, car nos compagnons concernés ont à présent dépassé la soixantaine, sans recevoir cette distinction qu'ils attendent depuis plus de 35 ans!
Les temps ont changé. Les conflits aussi. Il est clair que les critères qui conditionnaient l'attribution de la CCV aux combattants volontaires des conflits précédents doivent être révisés. La FNCV, qui possède les compétences utiles, est prête à participer immédiatement aux travaux nécessaires, si toutefois le Ministère veut bien accepter de la consulter.
Mais nous sommes las d'attendre en vain. Il convient à présent d'agir dans la mesure de nos moyens, auprès des personnalités civiles et militaires avec lesquelles chacun d'entre nous peut être en relation, afin de les sensibiliser et de leur demander de faire remonter cette requête auprès des instances supérieures ayant une influence ou un pouvoir de décision. Le moment est favorable pour que nous soyons enfin entendus. Nous n'hésiterons pas à transmettre la présente aux députés de nos circonscriptions respectives, et à tous ceux qui voudront bien nous entendre.
Nous espérons ainsi contribuer à ce qu'une solution rapide et équitable soit apportée à ce problème devenu particulièrement aigu et urgent pour de nombreux anciens qui ne méritaient pas d'être ignorés à ce point. Il faut observer que cela ne coûtera rien au budget de l'Etat. Si nous ne sommes pas entendus, il ne restera hélas, que le recours au Tribunal administratif, puis à la Cour d'Appel administrative et enfin au Conseil d'Etat, comme ce fut le cas pour obtenir que l'on attribue la CCV aux combattants volontaires de Corée et d'Indochine.
Nous aurons finalement gain de cause, mais il sera particulièrement navrant de devoir, une fois de plus, en arriver à un tel arsenal juridique, pour voir reconnaître enfin un droit moral pourtant évident. Il est des victoires qui ont un arrière-goût de défaite, et c'est bien le cas lorsque l'on obtient un droit en se battant contre ceux qui sont censés nous représenter et nous administrer. L'inertie que nous rencontrons ici est de nature à contribuer encore davantage à l'affaiblissement de la confiance que portent les Français dans leur administration, qui fut pourtant la meilleure du monde. C'était il y a longtemps...
Comme tous ceux de la FNCV, je vous suis très reconnaissant des efforts incessants que vous avez déployés pour tenter d'aboutir. Mais nous ne sommes pas de ceux qui restent à ressasser leur amertume. Il est temps, je crois, de passer à une autre forme d'action. Je demande à tous ceux qui prendront connaissance de ce message de bien vouloir en assurer la diffusion la plus large possible.
Pensant vous trouver bien d'accord avec moi, je vous prie de recevoir, Monsieur le président, l'expression de mes sentiments dévoués.
Pierre Cerutti Administrateur de la FNCV, chargé de la communication