Quand les éléphants se battent c'est toujours l'herbe qui est écrasée...
Proverbe africain
N° 431
Les Opérations Extérieures
: Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
La Côte d’Ivoire, pays de 320.000 kilomètres carrés de l’Afrique occidentale, ouvert sur le golfe de Guinée, comptant une population de 17.000.000 d’habitants (en 2002), est composée d’ethnies diverses, notamment : Mandingues, Dioulas, Senoufos et Baoulés. La religion musulmane y est pratiquée au nord, tandis que le sud est christianisé.
L’influence française s’est développée en Côte d’Ivoire depuis le dix septième siècle et le pays est devenu une colonie en 1893. Il a accédé à l’indépendance le 7 août 1960, tout en restant fidèle à la France dans le cadre de la coopération.
Le « Vieux » avait gouverné avec sagesse et lucidité
Le 7 décembre 1993, au décès du président Houphouët Boigny, appelé affectueusement « le Vieux », qui avait conduit le pays avec sagesse et lucidité depuis son indépendance, c’est Konan Bédié qui lui succède, avant d’être destitué en décembre 1999 à la suite d’un coup d’Etat. En octobre 2000, Laurent Gbagbo devient président.
2005 - AMX 10 RC en patrouille en Côte d'Ivoire
En septembre 2002, une insurrection est déclenchée dans le nord du pays, par des militaires mutinés. Le général Robert Gueï, qui avait destitué Konan Bédié en décembre 1999, et était devenu à son tour président, est tué, de même que le ministre de l’Intérieur et le commandant militaire de Bouaké.
L’insurrection dégénère en guerre civile, à Korhogo, Bouaké, Abidjan.
2005 - VBL en patrouille en Côte d'Ivoire
Dès le 22 septembre 2002, dans le cadre des accords de coopération, des soldats français sont envoyés en Côte d’Ivoire pour assurer la sécurité des ressortissants étrangers. Cette mission se poursuit au cours des semaines suivantes, avec comme second objectif de ne pas laisser déstabiliser ce pays phare de l’Afrique, et ce, sans prendre parti, ni pour le président Gbagbo, ni pour les opposants. Tâche particulièrement délicate…
L’opération Licorne est engagée
Les 600 hommes du 43 e BIMa, prépositionnés à Port Bouët sont renforcés par un détachement du 21 e RIMa, un escadron blindé du 1 er RIMa et des parachutistes du 1 er RCP, qui est stationné en permanence au Gabon. L’aéroport est sécurisé.
2003 - Opération Licorne - Blindés du 1er RHP et du 1er RCP
Des légionnaires disposant de blindés légers se portent sur la ligne de confrontation, afin d’y jouer le rôle de force d’interposition, et éviter tout risque de dérive génocidaire. Les effroyables évènements du Rwanda et ceux de Somalie hantent les esprits. Sont envoyés également sur place divers détachements, notamment des RPIMa, RIMa, GCP ET COS.
Transmetteurs de l'opération Licorne
L’effectif français atteint 4.000 hommes ; ils ont à contenir les attaques de plusieurs organisations rebelles : MPIGO, MJP, MPCI…Des combats violents ont lieu, au cours desquels des pertes sévères sont infligées aux rebelles.
2003 - ERC 90 du 1er régiment de hussards parachutistes
Un fragile cessez-le-feu
En juillet 2003, le cessez-le-feu est déclaré, mais les éléments rebelles contrôlent toujours le nord. Les unités françaises restent en place, rejointes par 1.300 hommes du CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest).
Sur le plan militaire, l’action rapide et déterminée des forces françaises a permis d’éviter le pire, et la crise est, sinon résolue, du moins, stabilisée au moindre coût : c’est un succès incontestable.
De nouveaux affrontements ne manqueront pas de se reproduire, car le différend entre les insurgés et le président Gbagbo demeure entier. Mais il s’agit d’un problème dont la solution définive relève de la politique intérieure. Il leur appartient de négocier la mise en place d’un gouvernement de réconciliation nationale.