Roger Florès naît le 31 décembre 1916 à Tavira au Portugal, et passe son enfance et son adolescence à Casablanca au Maroc.
En juillet 1937, il s'engage à la Légion étrangère, et est affecté d'abord au 4e REI, puis au 3e REI. La deuxième guerre mondiale ayant éclaté, il participe à la bataille de Narvik au sein de la 13e DBLE, ce qui lui vaut une première blessure.
En juin 1940, répondant à l'appel du général de Gaulle, il rejoint l'Angleterre et les Forces Françaises Libres. En janvier 1941, le sergent Florès embarque pour l'Afrique et va être appelé à participer aux côté des forces britanniques, aux campagnes de Palestine et de Syrie. Ayant rejoint la Lybie, il est de ceux qui assurent la défense héroïque de Bir-Hakeim au cours de laquelle il est blessé plusieurs fois.
Capturé par les troupes italiennes, il embarque à bord d'un navire qui fait naufrage. Rescapé, il est interné dans un camp de prisonnier dont il s'évade au bout d'une année pour rejoindre la Résistance française.
Ce sont alors les combats du Vercors, puis la remontée de la vallée du Rhône au sein de la 1e armée française, et enfin, les combats de Colmar.
En 1945, la guerre en Europe étant terminée, il reçoit la nationalité française, puis se porte volontaire pour la guerre d' Indochine. Affecté au 163e bataillon colonial de transmissions, il y restera durant trois années.
Après un séjour en France au cours duquel il est promu officier, le sous-lieutenant Florès rejoint le 7e BCCP qui part pour l'Indochine. A la tête de sa section, il y accomplira des faits de guerre exceptionnels.
A l'issue de ce séjour, il retouve le Maroc au sein du 2e BPC qui devient le 6e RPC. Moniteur parachutiste, Roger Florès est muté au 3e régiment de parachutistes coloniaux de Bigeard, où il crée la 4e compagnie. Envoyé en Algérie où la guerre a commencé celui qui répond à l'indicatif radio "Bir Hakeim" montre à nouveau ses qualités de meneur d'homme efficace et de tacticien.
Après un intermède de trois ans à Madagascar, il est de retour en Algérie, où il prend le commandement du commando Guillaume. C'est ensuite le 9e RIMa où il forme le commando de chasse régimentaire, et enfin, le 3e RIMa. Le 1er avril 1966, le capitaine Florès quitte l'armée qu'il a servie durant vingt-neuf années.
Cinq années plus tard, le 7 décembre 1971, c'est à Vannes, la ville du 3e régiment d'infanterie de Marine, où il a pris sa retraite, que Roger Florès décède d'un arrêt du coeur, à l'âge de cinquante-cinq ans.
Roger Florès, officier de la Légion d'honneur, avait été blessé trois fois au combat et avait reçu 11 citations. Il était titulaire, notamment, de la médaille militaire, de la croix de guerre 1939-1945, de la croix de guerre des TOE et de la croix de la valeur militaire.
Ce superbe combattant, toujours volontaire et méprisant le danger, ayant marqué les coeurs par son caractère de meneur d'hommes, son sens de l'honneur, de la justice et sa bonne humeur communicative, a donné son nom à la 44e promotion de l'EMIA - Ecole Militaire Interarmes.