Les sous-marins
Bouchor Joseph-Félix
Dunkerque, décembre 1916 Musée national Blérancourt
N°437
Marine
Nationale
The Navy
Les forces d'action navale
Les sous-marins nucléaires
Submarines
Au cours de l'après-guerre, c'est l'utilisation du moteur à propulsion nucléaire qui constitue la principale évolution des submersibles en véritables sous-marins, avec également des moyens de communication et de détection très élaborés, comme les radars, les microphones, les sonars et les radios très basse fréquence, les liaisons par satellite cryptées.
Le sous-marin nucléaire moderne possède une coque en acier spécial, résistant à une immersion d'au moins 300 m.
C'est un navire d'un tonnage important - 4 500 t de déplacement en plongée pour les sous-marins d'attaque britanniques Fleet Submarines, 2 670 t pour les SNA (sous-marin nucléaire d'attaque) français comme le Rubis, 9 000 t pour les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), comme le Redoutable ; les plus récents lanceurs d'engins américains de la classe " Ohio " atteignent 19 000 t, et le dernier bâtiment russe analogue déplace plus de 20 000 t en plongée...
Le coefficient de flottabilité en surface du sous-marin est inférieur à celui du submersible, et ses formes l'apparentent à un grand cétacé. Certaines unités atteignent la vitesse de 35 noeuds, qu'elles peuvent soutenir quel que soit l'état de la mer, avantage non négligeable par rapport aux bâtiments naviguant en surface.
Le sous-marin nucléaire plonge et navigue en immersion comme un submersible. Mais la supériorité du sous-marin s'affirme dans plusieurs domaines : tout d'abord, son indépendance complète de la surface durant des mois entiers de navigation, n'étant plus contraint de s'en rapprocher afin de recourir à l'air extérieur pour utiliser ses moteurs ou pour renouveler l'atmosphère respirable du bâtiment.
Ensuite, il possède un rayon d'action considérable, en théorie environ 5 000 fois plus important que celui du submersible ; un confort qui paraît inouï à tous ceux qui ont connu les submersibles de la dernière guerre ; enfin, des moyens de navigation remarquables, notamment les centrales à inertie, qui enregistrent la moindre accélération ou décélération pour entretenir constamment un point estimé extraordinairement précis.
Le SNLE, élément essentiel de la force de dissuasion nucléaire
Les missions les plus importantes sont celles des SNLE, capables d'envoyer des missiles nucléaires à des distances supérieures à 5000 kilomètres, et d'infliger des destructions apocalyptiques, ce qui constitue l'élément principal de la force de dissuasion voulue par le général de Gaulle. La marine nationale a été dotée de 6 SNLE de près de 130 mètres de longueur et de plus de 10 mètres de diamètre, jaugeant près de 9000 tonnes. Leur vitesse de croisière dépasse 20 noeuds.
Sous-marin le Redoutable au mouillage
Les SNLE sont armés de 16 missiles M45, dont les caractéristiques sont les suivantes :
Cela représente une capacité de destruction de 640 Hiroshima pour chaque sous-marin...
Les noms de ces SNLE sont : le Redoutable, le Terrible, le Foudroyant, le Tonnant, l'Indomptable et l'Inflexible. Le premier d'entre eux a été mis en service en 1972.
Il faut noter que les SNLE initiaux sont en voie de remplacement par ceux de la nouvelle génération SNLE-NG : le Triomphant, le Téméraire, le Vigilant. Leur base opérationnelle est à l'Ile Longue, dans le Finistère. Avec les avions Super Etendard de l'aéronavale, ces mastodontes sont porteurs de la majeure partie de la force de dissuasion française.
« Dormez en paix, nous veillons » pourrait être leur devise
Le Triomphant lancé en 1989 est un des tout premier SNLE ( voire le premier ) à ne pas posséder d'hélice, mais une pompe hélice carénée, directement inspirée des réacteurs d'avion. Un système jouant sur le reflux de l'eau évitant ainsi donc les phénomènes de cavitation. La coque, entièrement dessinée pour "filer" dans l'eau en offrant la moindre résistance possible, possède une "peau" (revêtement anéchoïque) absorbant les ondes sonar.
Le SNA, l'adversaire le plus dangereux des navires de surface
Les SNA, pour leur part, ont pour mission la recherche et la destruction de navires et d'objectifs terrestres, l'escorte des convois, ainsi que l' infiltration et la récupération des commandos. La longueur des SNA est de 72 mètres pour un diamètre de 7,60 mètres et un tonnage de l'ordre de 2500 tonnes. Ils sont armés de missiles de croisière, mer-mer, anti-aériens, de torpilles et de mines. Ils sont au nombre de six et leurs noms sont: Rubis, Saphir, Casabianca, Emeraude, Améthyste et Perle. Leur base opérationnelle est à Toulon.
Toutefois, il est apparu que l'emploi du SNA était parfois malaisé pour certaines missions de mise à l’eau de commandos le long des côtes, ou de mouillage de mines côtières, en raison de son tirant d'eau relativement important. Un nouveau sous marin devait naître : le sous-marin anaérobie.